Le chef du gouvernement italien Romano Prodi plaide de nouveau pour une « Constitution limitée aux grands principes » afin de relancer l’intégration européenne après le net rejet, l’année dernière, du traité européen en France et aux Pays-Bas.
M. Prodi estime que ce débat politique peut être relancé « en particulier avec des propositions de principe » à l’occasion du cinquantenaire du traité de Rome, le 25 mars 2007. Il ajoute que « rien ne pourra se faire jusqu’aux élections françaises », présidentielle et législatives du printemps.
« A mon avis, il est possible de repartir du projet constitutionnel, mais très simplifié. La troisième partie ne peut être approuvée en l’état. J’irai personnellement vers une Constitution limitée aux grands principes », précise-t-il.
La troisième partie de la Constitution, traitant notamment de gouvernance économique et de politique sociale, avait concentré les critiques des partisans du non.
« Mais il faut revoir aussi des aspects opérationnels. Depuis le passage de l’Europe des Six à celle des Quinze, la solidarité instinctive qui permettait de prendre des décisions à l’unanimité était déjà devenue difficile », relève l’ancien chef de la Commission européenne.
« Dans l’Europe à 25, puis 27, l’unanimité est le blocage absolu », estime-t-il.
Interrogé sur la notion de « solidarités » dans un « monde globalisé », M. Prodi explique que « sur cet aspect, l’Union européenne est de gauche ».
« C’est l’unique structure mondiale dans laquelle les zones les moins développées ont crû plus que les zones développées, grâce aux fonds structurels et à une politique régionale sérieuse. Un pays dépourvu d’infrastructures comme l’Espagne s’est transformé en pays ultramoderne grâce aux fonds européens », souligne M. Prodi.
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