Le Parlement européen sera bientôt propriétaire de l’ensemble des immeubles qu’il occupe à Strasbourg. Cet épilogue espéré a empoisonné, depuis le printemps, les relations entre l’assemblée et la ville siège dont la fonction essentielle est d’accueillir les sessions plénières ; les commissions et les services étant basés à Bruxelles. L’Etat a en effet annoncé il y a quelques jours sa décision de verser 11,875 millions d’euros à la ville pour faciliter les transactions, somme qui sera inscrite au contrat triennal «Strasbourg ville européenne», en cours de négociation. Les élus locaux sont convaincus que cette opération contribuera à renforcer l’ancrage de l’institution dans la capitale alsacienne.
Le contentieux a éclaté après qu’un député autrichien a dénoncé ce qu’il considérait comme « des irrégularités dans la cession de l’immeuble Louise-Weiss », qui abrite l’hémicycle. A la source du différend résidait un écart de 29 millions d’euros entre le montant demandé (136 millions) et celui effectivement perçu par le vendeur, la différence revenant à la ville, suscitant l’incompréhension des intéressés. Au terme de plusieurs semaines d’un plaidoyer en faveur du soutien de l’Etat, Fabienne Keller, maire de Strasbourg, a enfin été entendue. Matignon a en effet confié une mission d’étude au conseiller d’Etat, Yves Jegouzo, qui a établi la régularité juridique des contrats passés, point auquel la ville était très sensible. Reste à finaliser dans les semaines à venir les diverses transactions.
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