« Ici, des paysans jeûnent. Ceux qui ont choisi l’environnement sont lourdement pénalisés », affiche une grande banderole, sous les vieilles halles de Saint Brieuc. Les 23 et 24 septembre, ils étaient huit à participer à ce jeûne tournant afin de dénoncer « l’injustice du mode d’application par la France de la nouvelle politique agricoles commune ». Voilà deux semaines que cette action est entamée.
Ceux qui ont pollué l’air ou l’eau en pratiquant une agriculture intensive vont continuer à percevoir des aides auxquelles nous n’avons pas droit », dénonce François Clément, éleveur de moutons à Trémargat. « En plus, la collectivité verse déjà des sommes considérables pour restaurer la qualité de l’eau : non seulement les pollueurs ne sont pas les payeurs, mais ce sont eux qui reçoivent, sur fonds publics, les aides les plus importantes », s’insurge-t-il.
Sur 13.000 exploitations dans les Côtes d’Armor, environ 10% subiraient ce préjudice et 4.000 en Bretagne. Ce week-end, des agriculteurs d’Ile-et-Vilaine ont entamé un mouvement similaire à Rennes et d’autres départements pourraient suivre.
En France, contrairement à d’autres pays européens, la nouvelle PAC, prévue jusqu’en 2013, attribue des aides sur la base des primes perçues en 2000, 2001 et 2002. Or, les grandes cultures -céréales, maïs, etc.-, généralement grosses consommatrices d’engrais et de pesticides, sont nettement plus aidées que l’exploitation où les vaches se contentent de pâturer dans les champs.
Membres de la confédération paysanne, du réseau agriculture durable ou du groupement des agriculteurs biologistes (GAB), les jeûneurs demandent que les aides soient portées « au niveau de la moyenne départementale, soit 180 euros à l’hectare ».
Environnement
Bretagne. A Saint-Brieuc, des agriculteurs jeûnent pour réclamer une PAC « durable »
Publié le 25/09/2006 • dans : Régions
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