Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées a exprimé le 4 octobre ses inquiétudes face à la crise que traverse actuellement Airbus. «C’est un problème majeur qui fait peser des menaces lourdes de conséquences pour le tissu industriel et l’emploi», a-t-il déclaré. En effet, en Midi-Pyrénées, le Groupe Eads-Airbus, représente 16 800 salariés, à Toulouse, à Blagnac et Colomiers, mais aussi à Tarbes avec la Socata. Par ailleurs, la sous-traitance de second et troisième rang représente dans l’agglomération toulousaine, dans le bassin tarbais, dans la «Mecanic Vallée», dans l’Aveyron, le Lot, la Corrèze et jusqu’à Brive, en Limousin au total, 568 établissements et 58 400 emplois directs et indirects.
«La région a consacré sous diverses formes 45 millions d’euros au secteur aéronautique», a rappelé Martin Malvy qui s’inquiète tant pour les salariés d’Airbus que pour ses équipementiers, ses sous-traitants et leurs personnels.
«Il n’a échappé à personne qu’est évoquée une redistribution du partage industriel et donc par voie de conséquences, de l’appareil productif ou l’orientation d’une partie de la production vers la zone dollar, ce qui signifie délocalisation, pour des raisons reconnues de surcoûts liés au rapport euro-dollar», a noté le président de la région.
Selon lui, «c’est donc un très grave problème d’aménagement du territoire et d’emploi qui risque de se poser». C’est pourquoi, il appelle chacun à faire face à ses responsabilités. «Le groupe Eads-Airbus doit mesurer la responsabilité sociale et historique particulière qu’il exerce en Midi-Pyrénées, région mère de son développement. L’Union européenne doit décider des aménagements d’urgence, notamment en ce qui concerne les aides dites d’Etat à finalité régionale. Et le gouvernement français doit quant à lui annoncer le déblocage d’aides d’urgence en faveur de la sous-traitance d’Eads». En effet, un pôle mondial de compétitivité a été labellisé par le gouvernement sur l’ensemble que constitue l’aérospace Vallée, Midi-Pyrénées et Aquitaine. «Le gouvernement doit envoyer un signal clair de son intention de concentrer les moyens de sa politique industrielle dans ce secteur sur ce pôle, pour le conforter, dans la durée, comme pôle européen majeur de l’aéronautique, de l’espace et des systèmes embarqués », a conclut Martin Malvy.
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