Elaboré en 2003 pour améliorer les conditions de vie dans les banlieues, le programme national de rénovation urbaine (PNRU) se traduit, d’après les conclusions d’un rapport du conseil général des ponts et chaussées, commandé par l’agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), «par un empilement d’opérations sur le bâti, sans vision stratégique», révèle le quotidien le Monde (édition du 1er novembre) qui s’est procuré le rapport. «Il n’y a pas de réelle prise en compte des attentes prioritaires des habitants et si des inflexions ne sont pas apportées dès maintenant, certains quartiers courent à l’échec», prédit encore le rapport.
Durant le premier semestre 2006, treize des hauts fonctionnaires se sont rendus dans une dizaine de sites épaulés par l’ANRU qui coordonne le PNRU. Plus de deux cent acteurs de terrain ont été rencontrés dans trois villes d’Ile-de-France et sept situés en province, d’après le Monde.
«Les auteurs de l’expertise ne prétendent pas avoir évalué à fond les effets d’une politique publique compte tenu de la faible ancienneté des conventions, rapporte le quotidien, mais ils sont convaincus de l’urgence à mettre en oeuvre leurs recommandations».
D’après le journal, la 1ère lacune décelée par la mission réside dans le fait que nombre de conventions conclues avec l’ANRU ressemblent à des catalogues d’actions qui ne s’inscrivent pas dans le long terme.
Les auteurs du rapport, dont le Monde reprend les conclusions, soulignent par ailleurs un aspect essentiel des programmes de renouvellement urbain : les démolitions risquent à l’avenir de se heurter à des goulots d’étranglement du fait des retards pris dans la construction d’immeubles neufs. «Les opérations de relogement devraient associer plus étroitement les habitants», recommandent entre autres les auteurs du rapport.
«Malgré ces dysfonctionnements, le PNRU a enclenché sur le terrain une dynamique collective positive qui résulte de l’ampleur des moyens humains et financiers mobilisés», conclut le Monde à partir de l’étude. En effet, à eux seuls, l’Etat et le «1%logement» se sont engagés à apporter 10 milliards d’euros sur la période 2004-2013, rappelle le quotidien.
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