A quoi ressemble aujourd’hui la filière « sĂ©curitĂ© » de la fonction publique territoriale ? S’appuyant sur le « Panorama de l’emploi territorial » publiĂ© le 4 avril et des informations complĂ©mentaires basĂ©es sur diverses statistiques (1), l’Association Nationale des Directeurs des Centres de Gestion (ANCDG) livre une photographie dĂ©taillĂ©e des dernières tendances dans la filière sĂ©curitĂ© locale.
Les effectifs
Fin 2010, l’emploi public territorial représentait plus du tiers (35%, soit 1,81 millions d’agents) des 5,2 millions de fonctionnaires. Cet effectif mesuré en « personnes » a augmenté de 0,2% par rapport à 2009, mais s’est réduit de 1,7% en « équivalent-temps-plein », du fait d’une hausse des temps partiels.
Dans ce paysage de la FPT, les effectifs de la filière sécurité ont également augmenté de 0,2% (2). Passant de 19 865 agents fin 2009 à 21 730 en 2010, les territoriaux relevant de la sécurité représentent désormais 1,2% des emplois de la FPT. Aucune donnée détaillée par filière n’est cependant disponible en matière d’équivalent temps-plein…
Faible mixitĂ© – Dans cette filière, majoritairement masculine, les femmes ne reprĂ©sentent que 21% des effectifs. Une hausse sensible : en 2005, selon le ministère de l’IntĂ©rieur, ce taux avoisinait 16%. MalgrĂ© cette hausse, la prĂ©dominance masculine tĂ©moigne des disparitĂ©s puissantes qui existent entre filières de la fonction publique territoriale : le taux de fĂ©minisation dans la filière mĂ©dico-sociale est ainsi de 96%, contre seulement 4% au sein de la filière « incendie et secours. »
La structuration par catégorie de la filière reste traditionnellement dominée par les emplois de catégories C : 92% des agents étaient en 2010 en catégorie « C », contre 92,6% l’année précédente. Alors que les effectifs de la catégorie « A » sont restés stables à 0,6%, le dynamisme le plus important est à mettre au profit des agents de catégorie « B », qui représentaient 6,8% fin 2009 et 7,4% en 2010.
Cette répartition reste néanmoins largement en deçà des chiffres de la fonction publique territoriale, puisque les centres de gestion dénombrent 9% d’agents de catégorie « A », 13% en « B » et 76% en catégorie « C ».
Les bourses d’emploi
Parmi les 53 500 offres d’emploi diffusées en 2010, 672 (3) relevaient de la filière sécurité. Soit 1,3% des offres d’emploi totales, le même ratio qu’en 2010 où 555 offres avaient été publiées. A titre de comparaison, 480 postes doivent être ouverts dans la police nationale et la gendarmerie en 2013, afin de renforcer les effectifs dans les zones de délinquance les plus sensibles, notamment les zones de sécurité prioritaires (ZSP).
Peu de recrutement interne – Concernant les recrutements de la filière sĂ©curitĂ© de la FTP, le CIG de la Grande Couronne ne dispose cependant pas du dĂ©tail par catĂ©gorie. Tout juste sait-on que globalement, la volontĂ© d’attirer des compĂ©tences poussent les intercommunalitĂ©s et les Ă©lus Ă lancer massivement des offres Ă destination des emplois « A » et « B » – et plutĂ´t de ces derniers en matière de sĂ©curitĂ© locale.
En ce qui concerne le recrutement interne, « peu de nominations d’agents territoriaux sont observées pour les métiers de la filière sécurité, par rapport aux autres métiers des autres filières » reconnaît-on au CIG.
Les concours
Les centres de gestion (pour les catégories A, B et C) et le Centre national de la fonction publique territoriale, le CNFPT (pour les « A+ ») ont organisé 33 types de concours en 2011, soit plus de 20% de moins qu’en 2010 (42).
Tandis que le nombre de postes ouverts dans la fonction publique territoriale en général a augmenté de 2,5% entre 2010 et 2011, et celui des lauréats de 4%, les chiffres au niveau de la sécurité territoriale sont, eux, respectivement de 85% et 48%. Et ce malgré la baisse des concours permettant d’intégrer la filière sécurité locale, où ceux concernant les garde-champêtres ne sont pas annuels (deux concours récompensant 24 lauréats sur 238 candidats en 2010, aucune session en 2011).
Multiplication des postes en catĂ©gorie « B » – 10 des 12 postes ouverts en catĂ©gorie B, pour devenir chef de service de police municipale, avaient Ă©tĂ© attribuĂ©s aux 264 participants en 2010, contre 79 des 210 postes ouverts lors de la dernière session en 2011 (sur 640 candidats cette fois-ci). Tous les postes ouverts en catĂ©gorie C, ceux de gardien de police municipale, ont Ă©tĂ© affectĂ©s aussi bien en 2010 (309) qu’en 2011 (427) mĂŞme s’il y avait moitiĂ© moins de candidats.
Alors que l’on peut remarquer une inflation de candidats pour la FPT malgrĂ© une faible augmentation du nombre de postes proposĂ©s, le constat inverse semble s’appliquer en ce qui concerne la filière « sĂ©curitĂ© locale » : s’il y a davantage de candidats qu’il y a quelques annĂ©es, ils restent proportionnellement moins nombreux en 2011 qu’en 2010. Mais vu l’augmentation du nombre de postes ouverts, les chances d’obtenir un emploi sont Ă©galement plus importantes. Alors que le poids de la sĂ©curitĂ© locale dans la sĂ©curitĂ© publique est amenĂ© Ă se renforcer, cette tendance devrait ĂŞtre amenĂ©e Ă se vĂ©rifier au cours des prochaines annĂ©es.
Références
- Lire également: "La filière "Police Municipale" en 10 questions"
Cet article fait partie du Dossier
Les métiers de la sécurité publique et de la prévention
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- Panorama de l’emploi territorial : la filière sĂ©curitĂ© passĂ©e au crible
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Thèmes abordés
Notes
Note 01 Statistiques recueillies auprès de la Fédération nationale des centres de gestion (FNCDG), la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), ainsi que la direction générale des collectivités locales (DGCL Retour au texte
Note 02 source : SIASP, Insee. Traitement DGAFP, département des études et statistiques Retour au texte
Note 03 source : ANDCDG, Bilan de l'emploi 2011 Retour au texte