Le congrès des maires, qui s’est achevé le 23 novembre à Paris, aura été marqué par la proximité de l’élection présidentielle, mais en dépit de la présence de nombreux présidentiables, les élus ont surtout entendu des propos rassurants, sans réelle réponse à leurs demandes de fond.
Rarement pourtant congrès n’aura été aussi fréquenté. Par les maires d’abord, venus à près de 12.000 pour leur rassemblement annuel.
Par les responsables politiques ensuite, qui se sont succédé durant trois jours dans les allées, à commencer par le président Jacques Chirac, venu le 21 novembre pour la première fois depuis 2001. Par les candidats déclarés ou pressentis à la présidentielle enfin, notamment François Bayrou, Jean-Pierre Chevènement, et bien sûr Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.
La candidate socialiste a choisi le 22 novembre un déjeuner avec les élus socialistes pour les appeler à la mobilisation pour sa « campagne citoyenne ». Venu avec sa casquette de ministre de l’Intérieur conclure le congrès le 23 novembre, comme il le fait chaque année, Nicolas Sarkozy s’est surtout attaché à rassurer les élus.
Il a d’abord annoncé que les élections locales, et notamment les municipales auraient bien lieu en 2008, comme le souhaitaient la quasi-totalité des maires, mettant un terme aux spéculations sur un scrutin à l’automne 2007 nées de déclarations de certains de ses partisans.
Le ministre a d’autre part donné des gages quant au rôle des maires prévu dans son projet de loi sur la prévention de la délinquance. « Vous ne deviendrez ni des shérifs, ni des procureurs, ni des juges », a-t-il lancé.
Mais sur les grandes questions de fond abordées lors de ce congrès, dotations de l’Etat et réforme de la fiscalité locale, décentralisation et intercommunalité, respect de la laïcité, égalité entre les territoires, présence des services publics, sectorisation scolaire… on en est souvent resté, de la part des représentants de l’Etat, aux grands principes généraux.
C’est ce qu’a fait le 23 novembre le ministre du Budget Jean-François Coppé lors du débat sur les finances locales. Devant les élus qui jugent leur fiscalité à bout de souffle et porteuse de difficultés de plus en plus grandes, il s’est contenté de prôner un « travail d’écoute et de respect » entre Etat et collectivités.
Il n’a pas non plus donné de garantie quant à un aménagement de la réforme plafonnant la taxe professionnelle, qui risque, selon l’AMF, de « compromettre durablement la situation financière des collectivités locales ». Pour les réponses, les maires devront sans doute attendre l’après-présidentielle.
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