La Guadeloupe croule sous les déchets qui s’accumulent dans des décharges sauvages, mettant à mal l’image de cette île des Caraïbes.
L’île produit environ 400.000 tonnes de déchets ménagers par an, selon les chiffres officiels. La majeure partie de ces déchets pourrissent dans des décharges à ciel ouvert, faute de traitement adapté et en l’absence de collecte sélective.
Le taux de valorisation des déchets ménagers ne dépasse pas 3%, selon l’Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie (Ademe) et celui des déchets industriels banals (non dangereux) n’est que de 4%.
Résultat, on compte 16 décharges sauvages dans l’île et seulement trois autorisées.
Cette situation s’explique, selon l’Ademe, par le retard en équipements publics modernes de traitement des déchets dans l’île et un manque de compétences techniques au sein des collectivités.
De façon plus générale, l’agence dénonce « une difficulté à passer aux actes » et « une intercommunalité peu opérante ne permettant pas la mise en place d’une dynamique de modernisation de la gestion des déchets ».
Un plan officiel prévoit la fermeture progressive des décharges sauvages à partir de 2007, la mise en place d’une collecte sélective des emballages ménagers, la réalisation de centres de tri pour les déchets et d’un réseau de déchèteries, la création d’une installation de traitement thermique et d’un « centre de stockage de déchets ultimes » (CDSU).
En revanche, la Guadeloupe développe à sa façon les énergies renouvelables pour faire face à une forte hausse de la consommation locale d’électricité : des éoliennes capables de se coucher dans les cyclones, une distillerie de rhum servant de centrale électrique
Le coût de production de l’électricité dans cette île des Caraïbes, dépourvue de centrales nucléaires, est plus important qu’en métropole, ce qui justifie le recours aux énergies renouvelables, explique Michèle Pappalardo, présidente de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) en visite dans les Antilles.
Certes les énergies fossiles avec les centrales au fuel et au charbon d’EdF se taillent encore la part du lion (84%) dans l’approvisionnement énergétique de l’île. Mais, avec 16% de production d’électricité d’origine renouvelable, la Guadeloupe fait mieux que la métropole (13%, essentiellement hydraulique).
Le soleil des tropiques est également mis à contribution : quelque 24.000 foyers sont alimentés en eau chaude par l’énergie solaire et 4.000 installations photovoltaïques, convertissant directement l’énergie solaire en électricité, ont été réalisées.
Environnement
Outre-mer. La Guadeloupe peine à moderniser sa gestion des déchets mais développe les énergies renouvelables
Publié le 06/12/2006 • dans : Régions
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