Deux élus aquitains, Alain Rousset (PS), président du conseil régional d’Aquitaine et le député Jean Lassalle (UDF) s’opposent quant aux suite à donner à l’affaire «Toyal».
En avril 2006, Toyal, filiale du groupe japonais Toyo Aluminium, avait conclu un protocole d’accord avec le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, pour agrandir son site d’Accous, après avoir voulu dans un premier temps acheter des terrains à Lacq, propriété du groupe pétrolier Total, situé à 65 kilomètres de là.
Cet accord intervenait après un jeûne de 39 jours du député (UDF) Jean Lassalle, désireux de maintenir l’ensemble des activités dans la Vallée d’Aspe et dénonçant une « délocalisation masquée ».
Mais le 19 janvier, Jun Kusui, vice-président de Toyal Europe, a reproché au gouvernement français de ne pas respecter ses engagements financiers pour permettre l’extension du site d’Accous, et n’a pas exclu la possibilité d’étendre les activités de Toyal Europe hors de France.
En réaction à cette annonce, le même jour, Alain Rousset a expliqué que « pour tenter d’éviter le gâchis industriel et humain qui se prépare », il se rendra « au Japon et rencontrera Masao Imasu, numéro 1 du groupe (Toyo Aluminium), le 3 février ».
Jugeant que « l’Etat n’honore pas ses engagements pris sous la pression », il a rappelé que « seul l’Etat s’est engagé dans un contrat unilatéral, en impliquant – sans même leur accord ou quelconque consultation – les collectivités territoriales », même si finalement celles-ci « se sont mobilisées et engagées financièrement ».
Alain Rousset a par ailleurs estimé que « la méthode employée (une grève de la faim de 39 jours, ndlr) par le député des Pyrénées-Atlantiques, pour contraindre le groupe à négocier sous la pression médiatique (…) ne pouvaient aboutir qu’à ce type de situation ».
Depuis, le député UDF Jean Lassalle a également réagi en écrivant le 22 janvier à Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères un courrier dans lequel il sollicite son appui pour son déplacement du 27 janvier au 3 février au Japon.
Dans cette lettre, le député des Pyrénées-Atlantiques indique qu’il souhaite être mis « en relation » avec l’ambassadeur du Japon à Paris, afin qu’il « facilite (sa) tâche au maximum », durant ce séjour de 8 jours au Japon pour discuter avec les dirigeants de la compagnie Toyal, qui ont menacé de s’implanter à l’étranger.
Ce premier déplacement de Jean Lassalle, qui a gagné le surnom de « samouraï béarnais » dans la presse durant sa grève, vise à contrer le voyage au Japon du président PS du conseil régional d’Aquitaine, Alain Rousset, « adversaire acharné du maintien de cette usine en Vallée d’Aspe et partisan, pour des raisons politiques, de son installation sur le site de Lacq », explique l’élu dans son courrier.
« Je vais au Japon pour rétablir les faits. Je ne veux pas qu’Alain Rousset aille raconter des contre-vérités à nos amis japonais », a déclaré Jean Lassalle dans les couloirs de l’Assemblée.
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