Les habitants du village du Tremblet (Saint-Philippe) ont été informés le 5 avril par les autorités de l’île de se « tenir prêts à évacuer » leur domicile en cas de menace de l’éruption du volcan, une hypothèse qui n’est toutefois pas privilégiée pour l’instant par l’Observatoire volcanologique de la Réunion.
« Les pouvoirs publics ont préparé un plan d’évacuation des 206 foyers concernés. Il ne sera déclenché qu’en cas de nécessité », écrivent conjointement le sous-préfet de Saint-Pierre et le maire de Saint-Philippe dans une lettre adressée aux habitants. Le courrier souligne que cette évacuation « ne sera décidée qu’en cas d’apparition de séismes sous la zone concernée », lesquels peuvent être « détectés par l’Observatoire volcanologique » voire « directement ressentis par la population ».
Aucun séisme n’a encore été détecté sous le village du Tremblet, précise le texte.
Depuis le début de l’éruption du Piton de la Fournaise le 2 avril, plusieurs coulées de lave ont dévalé les pentes du Grand Brûlé (sud-est de l’île), dans une zone inhabitée, avant de traverser la route nationale n°2 et de se jeter dans la mer.
Mais depuis le 5 avril, l’accès à ces coulées a été interdit, les autorités locales craignant l’ouverture d’une nouvelle faille éruptive à proximité du littoral.
Selon le directeur de l’Observatoire volcanologique de la Réunion, Thomas Staudacher, « la sismicité a légèrement baissé » le 5 avril au matin mais le trémor – qui indique la circulation de la lave dans le sous-sol – a augmenté. « C’est la preuve que ça se vidange vraiment », a-t-il expliqué, n’excluant pas que l’éruption puisse « s’arrêter dans les jours à venir ».
Mais il n’a pas non plus exclu une sortie de lave à proximité de Tremblet, faisant part des difficultés à interpréter les relevés sismiques.
La fissure actuelle n’étant située qu’à 500 mètres de la route, elle pourrait se prolonger pour se rapprocher du village, a-t-il expliqué.
A la mairie de Saint-Philippe, un PC a été installé pour préparer l’évacuation éventuelle du Tremblet. Celle-ci pourrait se faire en deux heures si la menace devenait réelle, selon le maire Hugues Salvan. Une famille a déjà quitté le village mais la grande majorité des résidents a préféré rester même si certains disent vivre dans la peur. La Poste, de son coté, n’a pas perdu de temps pour sortir des enveloppes préaffranchies ornées d’une photo d’une coulée assortie de la mention en créole, « Volcan la pété » (Volcan est entré en éruption).
Environnement
Outre-mer. Préparation d’évacuation d’un village réunionnais en cas d’éruption volcanique
Publié le 05/04/2007 • dans : Régions
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