ES&S, le fabricant des ordinateurs de vote Ivotronic utilisés à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), a annoncé, le 18 avril, avoir remplacé gratuitement, le 16 avril, les machines de la commune – un nouveau modèle n’ayant pas reçu l’agrément du ministère de l’Intérieur – par un modèle agréé.
«Le problème concerne l’ensemble du parc français de machines Ivotronic, soit huit communes où elles ont dû être remplacées : Issy, Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Meylan (Isère), Voreppe (Isère), Thyez (Haute-Savoie), Ifs (Calvados) et Wissous (Essonne)», précise ES&S.
Denis Murthon, directeur commercial du fabricant américain Ivotronic, ES&S Europe, a précisé que le ministère de l’Intérieur l’avait prévenu, le 2 avril, que « l’agrément ne serait pas délivré à temps pour la présidentielle ».
Le fabricant avait conservé 200 exemplaires du modèle précédent, agréé en 2005, par mesure de précaution, au cas où le nouveau modèle n’aurait pas l’agrément à temps.
Dans un communiqué, la ville confirme que les machines à voter utilisées dimanche pour le premier tour de la présidentielle sont agréées par le ministère de l’Intérieur et certifiées par le bureau de contrôle Veritas. Ces ordinateurs présentent « toutes les garanties pour l’exercice du vote », a assuré, pour sa part, la préfecture le 18 avril.
« Il n’appartient donc pas au préfet de décider d’un quelconque moratoire ou d’une mesure de suspension du recours aux machines à voter », ajoute cette dernière, dans un communiqué.
Elle répond ainsi aux membres du PCF, des Verts, du PS et de l’UDF qui avaient demandé, le 11 avril, au préfet des Hauts-de-Seine, Michel Bart, de mettre en oeuvre « un moratoire immédiat sur l’utilisation des machines à voter » dans la commune dirigée par le maire (UDF) André Santini, dénonçant notamment un manque de transparence et des risques de fraudes et de pannes.
Le conseiller municipal (PS) d’Issy, Joseph Dion, estime que le remplacement des ordinateurs de vote « n’est pas sans rapport avec le dépôt de plainte collectif ».
Le 17 avril, des opposants à l’utilisation de ces machines ont indiqué avoir déposé six référés liberté au tribunal administratif de Versailles pour demander leur interdiction à Issy. Celui-ci devrait rendre son avis le 19 avril.
Lysiane Alezard, conseillère municipale PCF, voit dans cette histoire « un vrai scandale » qui « remet en cause la confiance des électeurs pour un vote aussi important ». « On s’est exprimé contre ces machines, essentiellement pour des raisons d’atteinte à la démocratie, et l’on a bien fait », a-t-elle estimé.
Environ 1,5 million d’électeurs (sur 44,5 millions d’inscrits) utiliseront des ordinateurs de vote, dimanche, dans 82 communes de plus de 3 500 habitants.
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