« Que le commissariat et mon nom disparaissent, ce n’est pas ce qu’il y de plus important, commente l’ex-commissaire, mais deux choses m’inquiètent. D’une part que le gouvernement n’ait pas de stratégie pour le Grand Paris et le développement de l’axe Seine. D’autre part que les élus socialistes normands, chefs de file des deux Normandie, ne fassent pas ou pas assez entendre leurs voix pour ces projets. »
Les propos d’Antoine Rufenacht visent prioritairement la ligne à grande vitesse qui pourrait relier à l’horizon 2020 Paris au Havre et Caen en 1 h 15, et Paris à Rouen en 45 minutes.
Celle-ci représente à ses yeux un enjeu national pour le développement économique du pays, avec les ports du Havre, de Rouen et de Paris.
Et si on ne la construit pas, « on ne pourra jamais libérer la ligne actuelle pour créer une ligne consacrée au fret ferroviaire, indispensable à l’économie de demain ».
Aux élus régionaux de rendre le projet prioritaire – Si l’ancien maire (UMP) du Havre reconnaît qu’au vu de la situation financière de l’Etat, il est impossible à celui-ci de réaliser tous les grands projets structurants, il estime que c’est aux élus régionaux de rendre celui de la LGV normande « prioritaire par rapport aux autres grands projets en discussion ».
De même, s’il sait qu’il faudra phaser les travaux pour mettre en place cette LGV, il insiste pour que le projet reste pris en compte dans son intégralité : « Que l’on ne prenne pas l’ombre pour la proie, que ce phasage ne fasse pas perdre de vue l’objectif, à savoir la construction in fine d’une LGV. »
Il craint en effet, tout comme son successeur UMP à la mairie havraise, Edouard Philippe, que les travaux désormais actés par le gouvernement ne contentent les élus régionaux avec un simple gain de temps et de meilleures conditions de circulation entre Paris et la Normandie.
Ces travaux consistent en la construction d’une ligne dédiée au trafic voyageurs avec la Normandie entre Mantes-la-Jolie et Paris. Ce passage obligé étant régulièrement engorgé et source majeure de l’impossibilité d’améliorer la desserte ferroviaire de la Normandie.
Acte 3 jeudi 22 novembre – En tout état de cause, Antoine Rufenacht sera absent jeudi 22 novembre à l’occasion de « l’acte III de l’Axe Seine » organisé à Paris, à l’invitation de Bertrand Delanoë.
Prévu de longue date, après celui du Havre dont Antoine Rufenacht avait été l’initiateur, et celui de Rouen sous la houlette de Laurent Fabius, ce troisième rendez-vous de l’ensemble des acteurs du développement de l’axe Seine permettra peut-être de savoir si le défunt « commissariat » créé en 2011 par l’ancien gouvernement sera remplacé.
Sans en dire plus avant ce rendez-vous, les élus socialistes des régions concernées, Ile-de-France, Basse et Haute-Normandie, pourraient cependant y proposer une structure collégiale, associant des représentants des trois collectivités, pour activer le développement de l’Axe Seine.
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