Le premier établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) en France a ouvert, le 11 juin à Lavaur (Tarn), au moment où la plupart de ses éducateurs entamaient un mouvement de grève pour obtenir plus de moyens financiers et humains.
Cet arrêt est intervenu alors qu’une douzaine de jeunes venaient d’être transférés du quartier pour mineurs de la prison de Seysses, dans la banlieue de Toulouse. « La grève est reconductible et illimitée », a indiqué l’un des manifestants.
Pour cette journée d’accueil des adolescents, les 20 éducateurs, les deux professeurs techniques et un chef de service n’ont pas pris leur poste et ont déployé devant le centre une banderole « Travailler plus pour gagner plus ». Les grévistes, dont la majorité se déclare « favorable à l’EPM », protestent contre le régime indemnitaire qui leur est proposé et qu’ils ne jugent pas satisfaisant. « Pour ceux qui travaillaient en foyer ou en milieu ouvert, les pertes de salaire vont de 300 euros à une centaine d’euros, pour une amplitude horaire revue à la hausse », a indiqué Bertrand Mappas, secrétaire régional de la CGT de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), à l’origine du mouvement avec la CFDT.
Dans cet établissement, « les mineurs, garçons ou filles sont pris en charge collectivement pour des activités obligatoires scolaires, sportives ou ludoculturelles d’une durée hebdomadaire de soixante heures », a précisé l’un des éducateurs.
« Le manque de personnel pourrait nous conduire à effectuer des tâches de surveillance ou de fouille de l’établissement », a fait remarquer l’un d’eux, craignant que « le mélange des genres [surveillance et éducation, ndlr] ne perturbe les jeunes ».
La PJJ à Paris fait valoir que les éducateurs connaissaient leur salaire « au moment de leur affectation » et qu’à Lavaur l’accueil se limiterait, dans un premier temps, à 40 mineurs (contre 60 dans les autres EPM), d’où un effectif réduit à 24.
Créés par la loi de programmation de la justice du 9 février 2002 (et son rectificatif), les EPM – prévus au nombre de 7 d’ici 2008 – ont pour vocation de réinsérer les jeunes, qui peuvent être admis à partir de 13 ans, en cas de crime, Les éducateurs souhaiteraient individualiser autant que possible la prise en charge des mineurs.
Les grévistes mettent également l’accent sur les risques encourus : »L’absence d’alarmes portatives individuelles, le nombre insuffisant de surveillants pour les ateliers d’horticulture, du bâtiment et de cuisine ou l’absence actuelle d’un médecin psychiatrique. »
Ces salariés de la PJJ, qui ont déjà participé à une grève d’avertissement d’une journée, le 4 juin, attendent désormais une proposition de rencontre de leur administration.
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Midi-Pyrénées. Ouverture de la prison pour mineurs de Lavaur, sur fond de grève
Publié le 12/06/2007 • dans : Régions
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