La fusion des 3 agences économiques relève en Alsace du serpent de mer.
Annoncée à de multiples reprises puis discrètement oubliée, elle avait fini par faire partie du paysage comme une éventualité souhaitée quasiment par tous, mais infaisable en raison de blocages techniques et institutionnels.
En cause notamment, la crainte des dirigeants haut-rhinois de se voir dépouillés de leurs outils dans une optique centralisatrice en faveur de Strasbourg. C’est déjà cette logique qui avait conduit dans les années 60 à la création du CAHR, qui s’était extrait de l’ADIRA, agence de développement conçue initialement comme devant s’occuper de l’Alsace entière.
Pour l’heure, les dirigeants des collectivités régionales préfèrent rester publiquement discrets sur les préparatifs de la fusion des agences. Il est vrai que plusieurs sujets restent en suspens :
- où sera localisé le siège d’Alsace développement ? Dans le Haut-Rhin sans doute pour donner des gages vis-à-vis du Sud Alsace, mais pourquoi pas à Mulhouse plutôt que Colmar ? Les aléas de l’Histoire font que la plus grande agglomération du Haut-Rhin n’est que sous-préfecture alors que, compte tenu de son importance économique, Mulhouse apprécierait de se voir doter de fonctions régionales.
- Le nom du directeur de l’entité fusionnée n’est pas encore connu, même si celui de Vincent Froelicher, actuel directeur de l’ADIRA, circule avec régularité, ce que ni l’intéressé ni ses supérieurs ne confirment officiellement.
Fusion hautement symbolique – Du côté des certitudes, on sait que les quelque 70 agents des 3 comités ont été officiellement informés de la mise en œuvre de la fusion. Un audit est en cours pour détailler l’ensemble des éléments à résoudre, qui vont de questions de statuts sociaux et de questions humaines en passant par les tickets restaurant en passant par la gestion au quotidien. Selon des agents de terrain, une habitude de collaboration existe entre les structures.
La fusion annoncée des agences de développement tranche un nœud gordien : l’apparente incapacité régionale à faire travailler ensemble ses entités promotionnelle a toujours jeté une ombre sur la possibilité réelle de créer la collectivité unique, voulue par le président Richert. « Nous avons tous mûri », reconnaît-il, soulignant que la fusion des agences a valeur de symbole. « Tout ce qui touche à la promotion de l’Alsace doit passer par une même entité et une même bannière », explique-t-il régulièrement depuis le lancement en avril de la Marque Alsace.
Maintenant que le processus de mise en place de la collectivité unique semble irréversible, en raison notamment du soutien du Président de la république et du premier ministre, il fallait bien faire avancer la fusion des agences. Alsace développement sera selon nos informations le nom de la nouvelle entité, appelée à rassembler outre les spécialistes du développement économique, ceux de la promotion touristique et les chargés de la Marque Alsace.
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