Un rapport sur l’avenir du Port autonome de Marseille (PAM), remis le 2 juillet au maire préconise de « repenser en profondeur le modèle économique et social » du premier port de France pour empêcher la fuite des investisseurs.
Rédigé par Jacques Pfister, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille Provence, ce rapport avait été commandé par le sénateur-maire UMP Jean-Claude Gaudin après la grève de 18 jours qui avait paralysé les terminaux pétroliers en mars 2007.
La « douloureuse réalité », écrit Jacques Pfister est que Marseille est à la traîne pour le trafic conteneurs : ce dernier a crû en moyenne de 6,2% par an ces dix dernières années à Marseille-Fos alors qu’il augmentait de 8,7% au Havre, de 10% en moyenne dans les ports européens et de 15% dans les ports asiatiques.
Il est temps, selon lui, de dynamiser un fonctionnement « à bout de souffle » qui se traduit par « un manque de fiabilité et une compétitivité insuffisante ». Piste privilégiée : la combinaison des investissements privés et publics.
« Une croissance très importante de l’investissement privé dans les ports ne signifie pas pour autant une baisse des besoins en investissement public » prévient cependant le rapport en définissant quatre lignes d’action.
Il recommande en premier lieu de clarifier le rôle et les missions de l’Etat, de l’autorité portuaire et des opérateurs privés.
« L’autorité portuaire doit exercer un rôle d’arbitre, de régulateur et de stimulant », précise le rapport. Elle devra se désengager des activités concurrentielles, spécialement la gestion des terminaux.
Deuxième ligne directrice, tirée de l’exemple européen, l’Etat serait chargé au plan financier de la réalisation des infrastructures portuaires, amortissables sur de très longues durées. Les collectivités territoriales pourraient prendre en charge à 50% la réalisation des quais, le solde étant financé par les redevances portuaires. Le privé serait chargé du financement de l’équipement.
En troisième lieu, le rapport préconise un nouveau mode de gouvernance qui sorte du tout étatique. « Le statut de port autonome pourrait évoluer vers un modèle juridique proche de celui des sociétés aéroportuaires », avec une société anonyme à capitaux publics par exemple.
Le président Nicolas Sarkozy, attendu le 3 juillet à Marseille pour l’inauguration du nouveau tramway, a jugé récemment nécessaire un changement de statut des ports autonomes.
Thèmes abordés