Au moment où le gouvernement pense à multiplier les caméras pour lutter contre le terrorisme, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) lance « une alerte à la société de surveillance » qui menace « la protection des données et nos libertés ».
En 2005, la Cnil avait enregistré 300 déclarations de mise en place de systèmes de vidéosurveillance. En 2006, elle en recense 880 dans son rapport annuel pour 2006, publié le 9 juillet.
« L’innovation technologique est à la fois porteuse de progrès et de dangers. Les individus sont tentés par le confort qu’elle procure, mais ils sont peu conscients des risques qu’elle comporte. Ils ne se préoccupent guère de la surveillance de leurs déplacements, de l’analyse de leurs comportements, de leurs relations, de leurs goûts », met en garde le président Alex Türk, dans le rapport.
Et les techniques ne cessent de se perfectionner, par l’internet ou wi-fi, proposant le son, voire le comptage des individus. Les demandes d’autorisation à la Cnil pour des dispositifs biométriques, notamment, « ont été multipliées par dix en un an », précise-t-elle dans ce document.
La Commission relève également de nouvelles utilisations de la biométrie, comme les cartes de fidélité, sur empreinte digitale, adoptées par des casinos, soumis depuis novembre 2006 à l’obligation de contrôler leurs accès. Au total, l’an dernier, la Cnil a autorisé 52 dispositifs, en a refusé 5 et a enregistré 299 engagements de conformité.
Autre secteur en plein essor : la géolocalisation des véhicules de salariés. A tel point que la Cnil a adopté en 2006 une recommandation pour en restreindre l’usage.
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