En marge des journées parlementaires du PS, à Dijon, le ministre des transports, Frédéric Cuvillier, a annoncé qu’il avait « demandé au préfet de surseoir à la poursuite des études sur la mise en concession, le temps que nous soient rendues les conclusions du Conseil général de l’environnement et du développement durable et que l’on puisse être en discussion avec les collectivités », a indiqué le Journal de la Sâone-et-Loire.
La déclaration du ministre vient quelque peu nuancer l’annonce faite par le député de Sâone-et-Loire Thomas Thévenoud, qui avait parlé de « suspension de la mise en concession de la RCEA » la veille sur France 3 Bourgogne
Route de la mort – La mise en concession, qui doit coûter environ un milliard d’euros, avait été décidée par l’ancien gouvernement, après un débat public organisé entre novembre 2010 et février 2011, qui avait abouti à un décret signé par Nathalie Kosciuzko-Morizet et publié au journal officiel en juin 2011.
Une décision soutenue à l’unanimité par les élus de l’Allier mais combattue par ceux de Sâone-et-Loire dont le président n’était autre qu’Arnaud Montebourg, leader de l’opposition à la concession.
L’Allier et la Sâone-et-Loire sont tout deux concernées par la mise à deux fois deux voies, sur environ 120km, de la RN79 appelée « route de la mort » tant le nombre d’accidents impliquant des poids-lourds y est élevé. Cette route est désignée dans le Schéma nationale des itinéraires de transports (SNIT) comme un des quatre zones les plus dangereuses de France.
Indignation dans l’Allier – Le président du Conseil général de l’Allier, Jean-Paul Dufrègne (PCF), s’est dit « en colère et interloqué » en apprenant la nouvelle.
« C’est désolant tant sur la forme que sur le fond. Sur la forme: j’ai demandé depuis plusieurs mois un rendez-vous au ministre sans qu’il daigne me répondre et aujourd’hui on renvoie aux collectivités la responsabilité de régler cette question. C’est intolérable. Le débat a eu lieu, il ne faut pas le refaire. Je rappelle qu’il a mobilisé des milliers de personnes, habitants, chefs d’entreprises, élus… Nous étions dans une véritable dynamique, portés par l’espoir que nous allions enfin moderniser et surtout sécuriser cette route nationale à l’horizon 2017. L’attente est très forte et la déception à la mesure de celle-ci », a-t-il déclaré dans un communiqué.
« Sur le fond, je peux comprendre qu’on remette en cause une décision. Mais à condition de proposer une alternative. Si on me dit que la RCEA sera réalisée à 2 x 2 voies tout en restant publique et gratuite, je suis d’accord. La RCEA est une route nationale, il ne faut pas l’oublier », a-t-il souligné, écartant une participation des collectivités territoriales.
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