Le premier coup de pelle mécanique de la première destruction, pour raisons écologiques, d’un port privé en Corse a été donné le 13 septembre au nord de Porticciolo, sur la commune de Cagnano, à l’est du Cap Corse.
« Construit il y a 39 ans sous couvert d’une association loi 1901 mais en réalité à titre privé, pour le compte des résidents de l’hôtel « le Caribou » situé de l’autre côté de la route, le port a bénéficié d’une autorisation d’occupation temporaire du domaine public maritime, comme les paillotes de plage qui doivent être détruites en fin de saison ! », a indiqué Isabelle Mercadier, maire de Cagnano.
« Cette destruction est un symbole, celui de la combativité de tout un village, car nous savions que nous attaquer à l’Etat aurait été aléatoire, que jamais il n’aurait accepté de faire démolir ce qu’il avait autorisé à construire », se félicite-t-elle.
Devant l’abstention de l’Etat, pourtant reconnu responsable par les tribunaux en tant que propriétaire du domaine maritime, la municipalité de Cagnano s’est tournée vers le conseil général.
« La digue du port a modifié les courants qui, au fil des années, ont emporté le sable de la plage, le piégeant dans les bassins et ont commencé à saper l’accotemment de la route départementale proche », explique Isabelle Mercadier.
Le conseil général, responsable de cette route, a ordonné des études d’impact et finalement décidé de devenir maître d’oeuvre de ce dossier.
La démolition de la digue et le désengorgement du port, aujourd’hui envahi par les algues et le sable, demandera deux mois de travaux, pour un coût d’environ 175.000 euros hors taxes, répartis à 40% pour l’Etat, 40% pour le conseil général et 20% pour la collectivité territoriale de Corse.
Les experts prévoient de dégager du port environ 4.000 mètres cubes de déblais dont une partie servira à consolider les digues des ports voisins de Porticciolo et de Santa Severa.
Mais le combat d’Isabelle Mercadier est loin d’être terminé : dans sa commune, à quelques centaines de mètres du port en cours de destruction, un autre port, assorti de bungalows, a vu le jour.
« Edifié sur les rochers, en plein domaine public maritime et au mépris de la loi littoral qui interdit de construire à moins de 100 mètres de la plus haute marée, cet ensemble n’a bénéficié d’aucun permis et, malgré une condamnation à démolir, il est toujours là », déplore-t-elle.
Environnement
Corse. Première destruction d’un port privé
Publié le 13/09/2007 • dans : Régions
Ma Gazette
Sélectionnez vos thèmes et créez votre newsletter personnalisée