Le préfet de l’Allier avait suspendu le chantier car Allicso avait commencé les travaux sans les autorisations préalables en matière de protection de la faune et la flore.
Ensuite, la fédération de la région Auvergne pour la nature et l’environnement (Frane) a engagé deux actions contre le contournement de Vichy, une plainte auprès de la Commission européenne et un recours contre l’arrêté loi sur l’eau d’octobre dernier.
Un nouveau dossier d’autorisation loi sur l’eau sera instruit « puis une nouvelle enquête publique, laissant envisager une reprise des travaux au mieux à partir du printemps 2013 », a expliqué Jean-Paul Dufrègne à l’assemblée.
Les ennuis commencent – La réalisation de ce contournement sud-ouest ayant été décidée, en 2009, sous forme d’un PPP, il y aura des frais financiers et des coûts supplémentaires, dus aux retards et aux recours.
C’est là que commence le bras de fer entre le conseil général et son « partenaire privé » Allicso.
Le vote de ce vendredi 6 juillet permet au président du CG03 de se doter d’une « arme » pour la négociation ; « la résiliation du contrat qui nous lie, si les négociations n’aboutissent pas dans le sens d’un meilleur équilibre entre le département et Allicso » pour encaisser les surcoûts.
Si l’opposition, qui avait préparé le projet quand elle était au pouvoir en 2005, et obtenu la DUP en 2007, s’est abstenue, c’est surtout pour critiquer « l’imprévoyance et la précipitation » avec laquelle a été mené ce dossier que par ailleurs aucun élu ne conteste sur le fond.
A gauche, comme à droite, on regrette que les impératifs de sécurité et de développement économique ne soient pris en compte par des « associations militantes » qui « mettent en péril des projets essentiels pour nos territoires ».
Mais ni à gauche, ni à droite, n’est entendue la critique des associations de défense de l’environnement.
Objectif atteint – « Quelle que soit l’issue, notre objectif est atteint », affirme pourtant le président de la fédération Allier-Nature (FAN), Jacques Debeaud. « Nous ne pouvions pas accepter que l’on porte atteinte à la dynamique fluviale d’un cours d’eau majeur comme l’Allier. Durant l’enquête publique, des arguments ont été avancés, les élus ont passé outre, précise-t-il, citant comme enjeux les nappes phréatiques, et la nappe alluviale de l’Allier, la principale ressource d’eau de la région.
« Nous ne sommes pas contre ces aménagements routiers, mais s’ils ne dégradent pas la rivière ! S’ils tiennent tellement à passer par là, qu’ils fassent un viaduc, plutôt que des remblais. Notre objectif est que tout le monde se rende compte qu’on ne peut pas faire n’importe quoi avec l’environnement. En ce sens, nous avons gagné », conclut le militant.
Quasiment tous les chantiers au point mort – Avec le contournement de Varennes-sur-Allier sur la RN7, sous maîtrise d’œuvre de l’Etat – contesté également par les associations environnementalistes, car il passe aussi au bord de la rivière Allier -, et d’autres travaux stoppés pour d’autres raisons, ce sont quasiment tous les chantiers d’infrastructures routières de l’Allier qui sont au point mort.
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