La garde des Sceaux, Rachida Dati, a été accueillie le 29 octobre au palais de justice de Paris par des magistrats et des greffiers en colère contre sa réforme de la carte judiciaire, prélude à un « mouvement national » de grève convoqué pour le 29 novembre par le syndicat de la magistrature ainsi que trois syndicats de fonctionnaires de justice. Un mouvement que pourrait rejoindre l’Union syndicale des magistrats.
Poursuivant son tour de France des cours d’appel pour y présenter sa réorganisation des tribunaux, Rachida Dati a annoncé la suppression de treize tribunaux d’instance en Ile-de-France, Yonne et Eure-et-Loir, ressorts des cours d’appel de Paris et Versailles.
Comme à chacun de ses déplacements, la ministre a d’abord informé les élus puis la hiérarchie judiciaire de ses intentions lors de réunions à huis clos protégées par un important déploiement des forces de l’ordre bloquant les issues du palais de justice sur l’île de la Cité.
Massés derrière une banderole représentant le président Nicolas Sarkozy apostrophant sa garde des Sceaux « Rachida, maintenant que j’ai divorcé, tu peux supprimer les tribunaux! », les manifestants ont sifflé le porte-parole du ministère de la Justice, Guillaume Didier.
Les tribunaux d’instance, juridictions de proximité s’occupant notamment des tutelles ou du surendettement, sont de loin les plus touchés par la réforme avec pour l’instant 86 rayés de la carte, sans compter six tribunaux de grande instance.
Rachida Dati n’entend cependant pas changer de méthode et assurait le 29 octobre qu’elle « entendait les inquiétudes ». « L’organisation de la justice est inchangée depuis 1958. Quand vous la bougez, cela crée de l’émoi », a-t-elle plaidé.
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