Parmi les mesures de modernisation de la police annoncées le 29 novembre par Nicolas Sarkozy devant 2.000 policiers et gendarmes réunis à La Défense, figure la réorganisation des services policiers territoriaux dans les grandes agglomérations dont en région Ile-de-France.
En région parisienne, ces mesures pourraient conduire à une intégration des services de sécurité publique de Paris et de la petite couronne, voire, pour certaines opérations, de la grande couronne.
Pour lutter contre une délinquance très mobile, le président de la République a demandé une « intégration » des services de police à l’échelle des « plaques urbaines » afin de surmonter les limites administratives, qu’il s’agisse de la lutte contre la « délinquance d’habitude », du traitement des violences urbaines ou de la prise en charge des grands services d’ordre.
Le président de la République a aussi demandé que la direction spécialisée de l’ordre public (DOPC) de la préfecture de police de Paris prenne en charge les principaux services d’ordre de la couronne parisienne, afin de préserver, par exemple, le potentiel des commissariats de Seine-Saint-Denis lors de matchs au Stade France, à Saint-Denis.
Il a également fait référence aux missions de cette direction dans le domaine de la circulation en Ile-de-France.
En province, des compagnies de sécurisation seront également créées dans les plus grandes agglomérations.
Le 19 novembre, à la Défense, Nicolas Sarkozy a par ailleurs dénoncé devant policiers et gendarmes, la « voyoucratie » dans les banlieues et promis d’aider « ceux qui veulent s’en sortir honnêtement ».
Pour montrer l’importance qu’il accorde à ces sujets, il avait demandé au Premier ministre François Fillon et à pas moins de trois membres du gouvernement, Michèle Alliot-Marie (Intérieur), Rachida Dati (Justice) et Hervé Morin (Défense), de l’accompagner.
Michèle Alliot-Marie a déclaré, à l’issue de la réunion, que le dispositif des forces de l’ordre (un millier de personnes) en place à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) serait maintenu jusqu’à ce que « la situation soit définitivement stabilisée ».
Au Sénat, le 29 novembre, elle a également annoncé, en réponse à une question de Hugues Portelli (UMP, Val-d’Oise) : « Nous avons besoin que l’autorité de l’Etat soit réaffirmée ». Entre « 2002 et 2007, nous avons créé 13.000 postes de policiers et de gendarmes pour venir renforcer la situation de la sécurité qui avait été dégradée au cours des précédentes années », a-t-elle lancé à l’opposition.
Elle a toutefois admis qu' »en région parisienne, il y a trop de policiers qui sortent de l’école, qui n’ont pas l’âge ou la maturité suffisante pour pouvoir faire face » à certaines situations.
C’est pourquoi, a expliqué la ministre, elle est en train « de mettre au point une action de fidélisation », avec le directeur général de la police nationale. Cette action « s’appuie sur nos relations avec les maires parce que le logement est un élément essentiel de cette fidélisation ».
A cet égard, « 5.000 places de logements en région parisienne vont être créées » sur le budget 2008.
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