Nicolas Sarkozy a annoncé le 29 novembre le rattachement de la gendarmerie au ministère de l’Intérieur, une étape importante dans le rapprochement police-gendarmerie entamé depuis 5 ans, sans évoquer le malaise actuel des gendarmes.
« Il n’y aura pas de fusion » entre police et gendarmerie, a assuré d’emblée Nicolas Sarkozy, devant 2.000 policiers et gendarmes. Il a aussi conforté les gendarmes, qui tiennent comme à la prunelle de leurs yeux à leur statut : ils resteront militaires.
Les deux forces de l’ordre seront à l’avenir « rattachées au ministre de l’Intérieur » au terme d’une future loi sur le fonctionnement de la gendarmerie, a dit le président de la République.
« C’est le ministre de l’Intérieur qui définira l’emploi, l’organisation, les objectifs et les moyens d’investissement et de fonctionnement des deux forces », a-t-il expliqué.
Un cap a été ainsi franchi : jusqu’à présent, la gendarmerie était sous la coupe de Beauvau « pour emploi » (utilisation des gendarmes dans les missions de sécurité).
« La question qui demeure (…) c’est de mieux tirer profit des forces de chacune d’entre elles, de renforcer les coopérations, de développer les mutualisations », a-t-il plaidé.
Pour faciliter ce rapprochement, il a annoncé la création d’un « groupe de travail conjoint » Défense/Intérieur, qui se penchera sur la question des statuts et grilles indiciaires des deux forces afin de ne fâcher personne.
Le président n’a en revanche pas eu un mot sur le malaise des gendarmes de base, astreints au strict devoir de réserve, qui couve et s’exprime quotidiennement sur internet. « Les gendarmes sont déçus du discours présidentiel », a déclaré le 29 novembre l’un des animateurs de ces sites. « La gendarmerie vit dans le psychodrame », a temporisé un lieutenant-colonel. « On aime bien se faire peur ».
Un autre officier général va plus loin : ce malaise « est le fait d’une minorité ». « S’ils ne sont pas contents d’être militaires, avec ce que cela implique de devoirs, contraintes, réserve… Alors créons des passerelles vers la police après tout! ».
« Nous avons été entendus », le président « a répondu aux attentes », a assuré l’Union nationale des personnels de la gendarmerie en retraite (UNPRG), voix officieuse des gendarmes de base.
Côté police, Nicolas Comte (FO-police) a regretté que Nicolas Sarkozy « n’en ait eu que pour les gendarmes » et ait « oublié le pouvoir d’achat (des policiers) qui baisse ».
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