Tel un serpent de mer, la mobilité internationale des fonctionnaires reste marginale et peu valorisée. Le paradoxe, c’est que dans les discours politiques sur la modernisation de l’administration publique elle est généralement affichée comme une priorité.
Michel Delebarre, sénateur maire de Dunkerque et président de la mission opérationnelle transfrontalière, a ainsi énergiquement encouragé les territoriaux à faire cette expérience comme garantie d’un enrichissement et d’une ouverture de la fonction publique territoriale.
Certes, la majorité de ceux qui l’ont expérimentée ne le regrettent pas. Mais il arrive encore que le fonctionnaire qui a pris ce risque soit sanctionné à son retour par une affectation dévalorisante. Cette mobilité est en effet encore trop souvent perçue comme du… tourisme !
Plus de verrous – Les verrous juridiques ont pourtant disparu avec la loi du 3 août 2009, qui visait à décloisonner les fonctions publiques, à faciliter les détachements et mises à disposition – y compris au profit de collectivités étrangères et organisations internationales – et, enfin, à élargir cette possibilité à toutes les catégories de fonctionnaires ainsi qu’aux contractuels en CDI.
L’obstacle est désormais plus une question d’état d’esprit, conséquence probable d’une insuffisance notoire dans la diffusion de l’information et la formation, tant sur les dispositions existantes que sur l’intérêt de la mobilité européenne et internationale. C’est surtout un problème culturel.
L’une des pistes envisagées par la Direction générale de l’administration et de la fonction publique serait de rendre obligatoire, dans les progressions de carrière, une expérience européenne ou à l’étranger, ou relative aux questions internationales.
Dès lors, les collectivités, souvent à la pointe de l’innovation en matière de gestion publique et donc en avance sur les administrations d’Etat, pourraient montrer la voie. Les syndicats et grandes associations professionnelles telles que celles des directeurs des ressources humaines ou/et des directeurs généraux ne pourraient-ils prendre l’initiative ?
L’avis d’initiative présenté par Mireille Lacombe (1) et adopté à l’unanimité des membres du Comité des régions de l’Union européenne prouve que cela bouge et dans le bon sens, et que tout est donc encore possible.
Thèmes abordés
Notes
Note 01 En faveur de la mobilité des fonctionnaires et agents des collectivités territoriales de l’Union européenne, juin 2011. Retour au texte