Les villes sont au cœur du problème climatique. Elles produisent 80 % des gaz à effet de serre, alors qu’elles ne comptent que la moitié de la population mondiale. Mais elles possèdent également des marges de manœuvre extraordinaires, trop souvent ignorées. Comment expliquer, sinon, qu’Oslo produise dix fois moins de gaz à effet de serre par habitant que Melbourne, malgré des niveaux de vie comparables ?
La gestion des villes est un facteur décisif de consommation énergétique, d’économies d’échelle, de niveau des pollutions urbaines et, au final, d’impact climatique. Or les collectivités peuvent agir à toutes les échelles, même dans une période de pénurie des finances publiques, sans remise en cause radicale des modes de vie.
Sobriété, gestion collective des bien communes, réseau – La solution ? Avant tout, refuser les placébos, la surmédiatisation de politiques environnementales alibis, de procédures trop longues, peu hiérarchisées et rarement évaluées sérieusement. Les solutions techniques existent. Nous en avons répertorié et analysé de nombreuses.
Elles relèvent toutes d’une logique de sobriété dans la consommation des ressources énergétiques, d’une gestion collective des biens communs, de la mise en réseau des villes, de leur recyclage continu et général, d’une politique de transports urbains et interurbains révolutionnée, de l’organisation de solidarités locales et territoriales, et d’une croissance verte urbaine. En clair, d’une véritable synergie de l’action publique.
Favoriser l’autonomie énergétique par quartier, notamment par de mini-réseaux de chaleur ; privilégier le recyclage urbain généralisé à la sanctuarisation de l’existant et à l’étalement urbain, le bus en site prioritaire à l’échelle de l’agglomération plutôt que le métro ou le tram sur quelques kilomètres ; aider au développement d’une économie circulaire territoriale et d’une agriculture maraîchère périurbaine…. sont les solutions à notre portée.
La quête de la ville bioclimatique est d’abord un rappel au bon sens, une incitation à optimiser la gestion des ressources communes plus que les services individualisés, à promouvoir la planification urbaine et non plus le chaos urbain mythifié par Rem Koolhaas.