Le directeur général adjoint de Ryanair, Michael Cawley, a une nouvelle fois, le 9 mai, menacé les aéroports français d’interrompre son service, si la « vendetta » dont la compagnie estime être victime de la part de la Commission européenne ne cesse pas.
En cause, cette fois, la révision d’un projet de directive européenne visant, d’une part, à distinguer les aéroports privés des publics et, d’autre part, à uniformiser les taxes imposées aux compagnies dans les aéroports publics, supprimant ainsi les avantages accordés dans les terminaux low cost. Une mesure qui augmenterait de fait les coûts d’exploitation de Ryanair : « Sur le ticket moyen dont le tarif s’élève à 40 euros, nous ne percevons que six euros de bénéfice, a plaidé Michael Cawley. Si nous avions des marges de manœuvre du point de vue des tarifs, nous les utiliserions dès aujourd’hui pour améliorer nos marges ! ». Et d’assurer : « Si un tel texte était appliqué, les aéroports de La Rochelle ou de Nîmes, où nous opérons entre 50 et 80% du service seraient menacés ».
La Commission prévoit d’adopter, d’ici fin 2012, de nouvelles lignes directrices relatives au secteur de l’aviation – couvrant à la fois les compagnies aériennes et le financement des infrastructures aéroportuaires – à la suite d’une consultation publique bouclée en juin 2011.
Des enquêtes dans 5 Etats – Michael Cawley a également déploré le fait que 18 enquêtes sont actuellement menées par Bruxelles contre Ryanair en France, mais aussi en Allemagne, en Italie, en Finlande ou en Suède. Elles portent toutes sur la conformité d’accords financiers, de remises et de commercialisation liant aéroports et compagnies avec les règles européennes en matière d’aides d’État.
Très récemment, trois nouveaux dossiers ont été ouverts par la direction générale de la concurrence concernant les plateformes de Nîmes, Carcassonne et Angoulême.
A Marseille, l’enquête ouverte en juillet 2011 concerne l’aide accordée par le conseil général des Bouches-du-Rhône à la chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence (CCIMP) pour la construction de la plateforme aéroportuaire baptisée MP2 (pour Marseille-Provence 2) en 2005. Ce nouveau terminal réservé aux compagnies low cost a coûté 15 millions d’euros, financés pour moitié par le conseil général.
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