A Chartres-de-Bretagne, aux portes de Rennes (Ille-et-Vilaine), l’usine d’assemblage automobile de PSA Peugeot Citroën fait partie du paysage industriel depuis plus de 50 ans.
Pour combien de temps encore ? Cette question était dans toutes les têtes le 23 avril, lors du conseil municipal extraordinaire convoqué par le maire (PS) et conseiller général d’Ille-et-Vilaine, Philippe Bonnin.
Car l’élu local a fait ses comptes : « Depuis 2006, les effectifs salariés de l’usine n’ont cessé de décliner, passant de 11 600 à 5 800 aujourd’hui. » Et l’annonce, il y a quelques semaines, de l’entrée du géant américain General Motors à hauteur de 7 % au capital du constructeur français alimente les inquiétudes, sur fonds d’inévitables restructurations industrielles.
La direction de PSA Peugeot Citroën ne laisse pour l’instant rien filtrer des négociations et des projets en cours. En pleine campagne électorale, le sujet est particulièrement sensible et nourrit les spéculations.
Manque de visibilité – Mais le plan de charge de l’usine bretonne, dont dépend tout un secteur industriel de sous-traitants et d’équipementiers implantés dans la région, manque singulièrement de visibilité.
Les modèles actuellement assemblés à Rennes (Citroën C5 et Peugeot 508) appartiennent au segment supérieur, le plus directement impacté par la crise. Attendue initialement pour 2015, la remplaçante de la C5 n’est toujours pas connue, et six jours de chômage partiel ont déjà été annoncés par le groupe en mai.
Certification de territoire – Dans pareil contexte, les initiatives des collectivités paraissent bien limitées. Philippe Bonnin, par ailleurs président délégué de l’Association des collectivités sites de l’industrie automobile (ACSIA), souhaite être associé à la réflexion sur l’avenir du site.
C’était le sens de l’ordre du jour unique de ce conseil municipal pas comme les autres : « Autoriser le maire à intervenir auprès de tous les acteurs économiques de la filière, des autres collectivités territoriales et de l’Etat, pour défendre la pérennité et l’excellence industrielle du site PSA Peugeot Citroën. »
Cette démarche devrait rapidement se traduire par une action collective, portée par les collectivités concernées (conseil régional, conseil général, Rennes métropole) : « Nous souhaitons obtenir une certification de territoire, délivrée par un cabinet international indépendant, afin d’apparaître clairement comme un territoire dynamique et apporteur de solutions pour l’industrie automobile française et internationale », explique Philippe Bonnin, qui espère aboutir « avant la fin de l’année ».
Une forme de reconnaissance officielle de l’excellence industrielle du « produit en France ».
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