L’année 2008 s’annonce chargée pour les acteurs de la formation professionnelle. La ministre en charge de l’Emploi, Christine Lagarde, a déjà annoncé une refonte des dispositifs, dont l’articulation s’appuierait en partie sur le rapport de la mission sénatoriale menée, lors du premier semestre 2007, par le sénateur Jean-Claude Carle. 2008 sera, par ailleurs, l’année du premier bilan d’étape de l’Accord national interprofessionnel (ANI) du 5 décembre 2003, relatif à la formation tout au long de la vie et, de façon plus anecdotique, l’année du bilan de l’expérimentation menée par l’Afpa sur le contrat professionnel de transition.
C’est donc dans la perspective de ce calendrier chargé que s’est tenue, les 24 et 25 janvier derniers, la Xe université d’hiver de la formation professionnelle, organisée par le Centre Inffo.
Cette rencontre des professionnels et responsables (élus et partenaires sociaux) du secteur a permis de lever un coin du voile sur la réforme à l’étude à Bercy. Les révélations ont toutefois été peu nombreuses, Christine Lagarde n’ayant pas fait le déplacement et ayant délégué, pour la représenter, la chef du service «Politiques de l’emploi et formation professionnelle» de la Direction générale de l’emploi et de la formation professionnelle.
Isabelle Eynaud-Chevalier a confirmé les trois axes de réflexion que devront étudier le groupe de travail tripartite (Etat-régions-partenaires sociaux), mis en place récemment et dont les conclusions devraient être rendues publiques dès la fin du mois de mars. Un calendrier trop serré, selon l’Association des régions de France.
Tout d’abord, la construction et l’évaluation des compétences tout le long de la vie professionnelle. La représentante du ministère a admis qu’il faudrait « sans doute améliorer le DIF » pour se diriger vers l’instauration d’un compte-épargne formation.
Une façon de tirer un bilan en demi-teinte du DIF, confirmé par une récente étude de la société EFE, spécialiste de la formation des cadres et dirigeants des collectivités locales, qui révèle que 58 % des agents de la territoriale « relèvent un manque de communication » sur ce dispositif.
Le second axe de réflexion du groupe de travail devra concerner l’optimisation des circuits de financement et pourrait conduire, indique Isabelle Eynaud-Chevalier, à des « regroupements ambitieux » d’Organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA).
Enfin, le groupe de travail se penchera sur le « renforcement de la logique territoriale ». Ce principe territorial est néanmoins, à l’heure actuelle, loin d’être acquis. Les passes d’armes entre élus régionaux et partenaires sociaux, chacun restant soucieux de préserver son pré carré, l’ont encore confirmé au cours de cette université d’hiver.
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