L’agglomération de Laval (Mayenne) vient de se doter de serres solaires innovantes, parmi les plus grandes d’Europe, permettant de dessécher les boues d’épuration afin de réduire leurs coûts de stockage et faciliter leur transport vers les champs qu’elles fertilisent.
Laval et six communes de son agglomération ont indiqué le 8 février avoir résolu la question du recyclage de ces boues en s’équipant de cette installation concentrant la chaleur du soleil et chauffée par le sol au biogaz (mélange de méthane et CO2 produit par la station d’épuration). Un système qui permet aux serres de fonctionner, quelles que soient les conditions climatiques.
Ce concept est développé depuis une dizaine d’années en Allemagne mais reste novateur en France, selon son promoteur, l’entreprise Ternois, basée à Chartres.
Le système est simple: la boue chargée d’eau (80%) est répandue dans les deux serres d’une superficie totale de 1.200 m2. Des ponts retourneurs avancent ensuite à travers chaque serre en remuant lentement la boue pour qu’elle sèche de façon homogène. Ce traitement est appliqué « pendant 10 à 20 jours, jusqu’à ce que l’humidité de la matière tombe à 20% », explique Jacques Brault, le directeur de la station d’épuration.
Les boues, rendues plus compactes, ne perdent cependant pas leur qualité d’engrais organique et sont livrées gratuitement aux agriculteurs du département. A ce jour, 38 producteurs mayennais de maïs et de colza collaborent au plan d’épandage de l’agglomération, indique M. Brault.
Pour financer ce projet, la ville, le conseil général et l’Agence de l’eau ont investi 1,8 million d’euros, selon la mairie.