Les sommes en jeu portent sur une dizaine de millions d’euros d’aides, en plus de soutiens d’autres collectivités sur lesquels les régions n’ont pas d’informations, pour un investissement global évalué à une centaine de millions d’euros.
Les conseils régionaux estiment aujourd’hui que « les conditions d’un accompagnement transparent et profitable tant aux salariés, aux producteurs qu’aux territoires concernés ne sont manifestement pas réunies ».
Plusieurs griefs sont faits à Lactalis :
- les discussions se sont toujours déroulées de façon bilatérales et jamais globales, laissant apparaître « de nombreuses zones d’ombre » ;
- les 290 nouveaux emplois annoncés au total ne seraient pas des créations nettes puisqu’il « convient d’en retrancher les 130 emplois » supprimés à la fromagerie de Xertigny (Vosges) ;
- l’absence de réponse quant à l’avenir de la Cibem, fabricant de boîtes de fromage situé à Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados) récemment acquis par Lactalis et qui avait reçu de la région Basse-Normandie 1,3 million d’euros avant cette transaction ;
- le blocage du processus de contractualisation laitière avec les éleveurs, le groupe refusant toujours de reconnaître les Organisations de producteurs (OP).
Réserves du Commissariat général à l’investissement – Leur méfiance est renforcée par la position du Commissariat général à l’investissement qui, dans un courrier envoyé il y a quelques mois, manifestait « beaucoup plus que de coutume des réserves extrêmement importantes ».
Pour les trois présidents régionaux, tous socialistes, Alain Rousset (Aquitaine), Laurent Beauvais (Basse-Normandie) et Jacques Auxiette (Pays de la Loire), « la balle est désormais dans le camp des dirigeants de Lactalis ».
Et notamment de son PDG Emmanuel Besnier avec qui ils « souhaitent discuter de façon globale de la stratégie du groupe ».
Comme à son habitude, Lactalis « ne souhaite faire aucun commentaire ». « Multinationale familiale », le leader mondial des produits laitiers affiche un chiffre d’affaires de 14,7 milliards d’euros.