Lors du conseil d’administration du GIP Littoral Aquitain(1) le 20 février dernier, vous avez présenté aux collectivités et aux services de l’Etat une stratégie régionale de gestion de la bande côtière.
Pourquoi ?
L’érosion côtière est un vrai problème pour notre région. Les travaux d’observation les plus récents montrent que notre côte sableuse recule en moyenne de 1 à 3 m par an, et la côte rocheuse de 20 cm par an.
Au total, 20 % de nos côtes sont touchées par l’érosion.
Si rien n’est entrepris, plus de 20 000 hectares de terres devraient être gagnées par la mer d’ici à 2040. Notre stratégie s’inscrit dans ce contexte.
Mais elle répond aussi à l’ambition de l’Aquitaine d’un développement durable de son littoral.
Nous avons produit deux documents :
- un document d’orientation et d’actions qui donne le cadre commun pour l’ensemble des acteurs,
- et un guide de l’action locale, sorte de boîte à outils.
En quoi consiste cette stratégie ?
Elle repose sur la prévention, la connaissance et la culture du risque. Ensuite, nous préconisons le pragmatisme. Selon les enjeux face à l’aléa, quatre modes de gestion sont possibles :
- l’accompagnement des processus naturels avec des techniques douces comme la plantation de végétaux, la pose de rideaux brise-vent ou le recouvrement par des branchages. Ce mode de gestion est actuellement prédominant en Aquitaine avec l’action de l’ONF sur 180 km de dunes publiques ;
- « une évolution naturelle surveillée » consistant à laisser le milieu évoluer librement et à simplement surveiller ;
- « une lutte active dure » par la mise en place de digues ou d’épis, d’enrochement, ou bien « une lutte active souple » par le rechargement des plages ;
- « le repli stratégique ». En Aquitaine, cela prendra la forme d’une relocalisation des biens et des activités sur le littoral afin d’en préserver les fonctionnalités. Nous avons étudié les conséquences négatives et positives du « repli stratégique ». Dans tous les cas, l’inaction n’est pas envisageable au regard des enjeux.
Comment mettre en oeuvre cette stratégie ?
Une méthode d’analyse coût/avantage multicritères a été mise en place pour aider à la décision. Il reste à donner aux collectivités les moyens administratifs, financiers et juridiques d’agir si celles-ci sont contraintes de relocaliser.
Cela passe par une ambition nationale, d’ailleurs préconisée par le rapport d’Alain Cousin, et de la co-construction.
Nous avons bâti notre stratégie avec les services de l’Etat et les collectivités. Il faut en effet garantir la cohérence des actions de gestion.
Un comité scientifique associant les spécialistes de l’érosion a été créé pour valider la méthode de qualification de l’aléa.
Régions
Notes
Note 01 Créé en 2006, le GIP regroupe l'Etat, le conseil régional d'Aquitaine, les conseils généraux de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, deux communautés d'agglomération et 10 communautés de communes. Retour au texte