La nouvelle porte-parole de la campagne du président-candidat a effectué jeudi 23 février 2012 à Matignon la passation de pouvoirs avec François Fillon, qui va reprendre le portefeuille de l’Ecologie jusqu’aux élections. Dans une brève allocution dans la cour de Matignon, « NKM » s’est dite « fière du travail réalisé pendant toutes ces années ». « Je quitte ce ministère pour éviter tout mélange des genres », a-t-elle expliqué.
Le cœur tranquille – « Je quitte ce ministère et ces fonctions le cœur tranquille car c’est le Premier ministre qui reprend ces attributions », a par ailleurs confié Mme Kosciusko-Morizet. « Avec ce rattachement au Premier ministre, c’est une garantie de non-démantèlement de ce ministère, c’était un engagement du président de la République que d’avoir un ministère du Développement durable d’une pièce, avec toute sa cohérence », a-t-elle noté. Le fait que Matignon reprenne la politique environnementale « est une garantie aussi d’arbitrages au meilleur niveau, c’est une consécration de finir cette mandature entre vos mains », a-t-elle relevé, se tournant vers M. Fillon.
« Sabotage » du Grenelle – Mais pour Michèle Rivasi, porte-parole d’Eva Joly, le fait que Nathalie Kosciusko-Morizet ne soit pas remplacée au ministère de l’Ecologie, témoigne du « désintérêt croissant de l’UMP pour l’écologie ». « Cette décision est en parfaite continuité avec le sabotage des principes du Grenelle de l’environnement, pourtant promu par Nicolas Sarkozy lui-même » et cela « ne fait que conforter le désintérêt croissant de l’UMP pour l’écologie », écrit-elle dans un communiqué.
« Aucun autre ministère n’aurait été traité de la sorte : imagine-t-on un moment le ministère de l’Industrie, de la Santé ou de l’Economie délaissé ainsi ? (…) Pourtant, il n’y aura aucune sortie de crise possible sans faire de l’écologie un moteur vertueux de la reprise économique », poursuit-elle.
Des dossiers délicats en cours – Enfin, l’eurodéputée EELV « met en garde les Français face sur ce que pourrait cacher une telle décision » car « de nombreux dossiers délicats sont en cours de finalisation au sommet de l’Etat » sur les OGM ou les gaz de schiste.
« Dans les deux cas, souligne-t-elle, il y avait désaccord avec le ministère de l’Agriculture et celui de l’Industrie et de l’Energie, tous deux favorables à une prise de risque inconsidérée. C’est pourquoi il faut rester vigilant et empêcher que ces arbitrages passent en catimini, dans une période où les média n’ont d’yeux et d’oreilles que pour les petites phrases des candidats », conclut-elle.
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