Forte de son état des lieux et faute de voir les moyens financiers conséquents, la Fnaut propose l’abandon pur et simple de plusieurs projets d’infrastructures nouvelles : les projets autoroutiers, aéroportuaires (Notre-Dame des Landes), et les projets de canaux à grand gabarit (Seine-Nord, Saône-Moselle).
Nouvelles ressources – En matière de fiscalité, les propositions témoignent d’une certaine originalité : c’est ainsi qu’elle suggère la diminution du niveau du barème fiscal kilométrique, et la taxation du kérosène consommé par les avions en trafic intérieur. Pour financer les Lignes à grande vitesse (LGV), elle suggère d’introduire une écoredevance sur les billets d’avion. Quant aux trains Intercités, ils seraient payés par la hausse des taxes sur les péages autoroutiers. Revisité, le versement transport serait perçu auprès de toutes les entreprises du territoire, c’est-à-dire aussi bien à l’intérieur du PTU (le cas actuellement) qu’à l’extérieur du fameux périmètre.
Globalement, la Fnaut réclame la réduction de 10 km/heure de la vitesse maximale autorisée sur route et autoroute, ainsi que le maintien des sanctions pour les petites infractions au Code de la route. Quant aux plans de déplacements urbains, ils devraient être rendus obligatoires dans les agglomérations de moins de 100 000 habitants.
Gouvernance – La poursuite de la décentralisation est fortement recommandée dans la charte : moyennant quoi, les autorités organisatrices de transport pourraient décider du stationnement, expérimenter le péage urbain, et augmenter la part régionale de la TIPP.
Favorable à la libéralisation du marché ferroviaire, la Fnaut suggère d’ouvrir simultanément à la concurrence les TER et les trains Intercités, et de créer un guichet unique pour le voyageur et le maintien de la tarification sociale.
Un bilan du quinquennat et des candidats décevant – Pour la Fnaut, « la perspective d’une réélection de Nicolas Sarkozy suscite bien des réserves : tout ne pouvait pas changer en cinq ans, mais le bilan global est décevant, car les décisions ont trop manqué d’ampleur et de cohérence. »
Reste que cette association est tout aussi sceptique au vu des propositions des autres présidentiables : « nous pouvons en dire autant des intentions de François Hollande, et à de rares exceptions près, des autres candidats. » Selon la Fnaut, « le programme de François Hollande est d’une pauvreté déconcertante. Le candidat est favorable à la LGV Poitiers-Limoges, le projet le plus mal conçu de tous, et refuse tout abandon de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, ainsi que des projets autoroutiers. » Quant à sa prise de position en faveur de la TIPP flottante, elle est considérée comme une mesure « inefficace, ruineuse pour l’Etat, anti-écologique et anti-sociale. »
Eva Joly dinstinguée – De son côté François Bayrou n’est pas épargné : « le candidat du Modem affirme qu’il faut décarboner progressivement l’activité humaine, notamment en économisant l’énergie. Mais il ne donne aucune précision sur la manière d’atteindre cet objectif. » Même flou artistique dans les propos de Jean-Luc Mélenchon, « qui souhaite développer les réseaux de transport urbain, mais se montre favorable à leur gratuité. » Dans cet inventaire de propositions, seule Eva Joly semble tirer son épingle du jeu, et épouser les contours de la politique réclamée par la Fnaut.
Prochainement, la fédération rendra publiques les réactions des présidentiables.
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