Selon un sondage IFOP-POLITICAE rendu public fin 2024 à propos de leurs attentes à 18 mois des municipales, la propreté et l’entretien de leur commune est une préoccupation pour 44% des Français. Presque un sur deux attache une importance relativement forte à la qualité de son cadre de vie.
La propreté urbaine concerne d’abord les grandes villes puisque 59% des sondés trouvent cette question prioritaire dans les communes de 50.000 à 100.000 habitants, contre 41% dans les communes rurales. Elle touche aussi certaines générations plus que d’autres : la moitié des 35-49 ans s’en préoccupe, pour seulement 28% des 25-34 ans. Et alors même qu’ils placent la pollution parmi leurs préoccupations majeures, et que ces deux problèmes sont étroitement liés, ce sont surtout les électeurs de gauche qui expriment une attente plus faible dans le domaine de la propreté selon ce même sondage.
De quoi mettre en évidence que l’exigence de propreté, ou plus précisément le « sentiment de propreté », est de loin subjectif, et dès lors implique qu’on y réponde par des moyens gradués. Les administrés ont en effet des attentes variables, amenant les municipalités à mettre en place des moyens plus ou moins adaptés, et donc possiblement surdimensionnés par rapport au besoin « réel », plutôt que de raisonner en objectifs.
La question est d’autant plus importante, à l’heure des restrictions budgétaires, que le coût de la propreté urbaine va de 25 à 70 euros par an et par habitant selon les communes, mais peut atteindre 100 euros en région parisienne ! Elle impose donc aux élus d’élaborer des stratégies en amont et sur le long terme pour rationaliser les dépenses tout en répondant aux attentes de leurs administrés. La valorisation des espaces verts, le recrutement du personnel ad-hoc, l’équipement des services municipaux avec du matériel performant et décarboné (balayeuses, laveuses…), l’installation de poubelles et de cendriers ou de mobilier urbain adapté sont autant d’actions concrètes en faveur de la propreté urbaine. La sensibilisation et la prévention sont aussi à prendre en compte dès lors qu’elles valorisent le civisme. Sans oublier la verbalisation, un moyen de rompre avec l’inflation des coûts.
Mais pour mettre de telles stratégies en place, encore faut-il disposer d’indicateurs et de référentiels clairs de la propreté urbaine, permettant de comparer les collectivités entre elles. L’ADEME, les associations d’élus (AMORCE, AVPU, …), les éco-organismes (CITEO, ALCOME) devraient se mettre autour de la table pour créer un cadre commun de mesure et d‘analyse de la qualité – objective comme ressentie – et des coûts de la propreté urbaine. Les cabinets de conseil et d’ingénierie pourraient quant à eux être le moteur de cette transformation.
L’enjeu de la propreté urbaine est environnemental, financier, sanitaire, mais également d’image. Il exige donc qu’on mobilise de l’énergie et des moyens à la hauteur, à l’instar de ce qui a été fait depuis 30 ans dans le domaine des déchets.
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