Fréquence commune et Actions communes, mouvement et réseau structurés autour des listes citoyennes participatives
A l’heure où la défiance envers les institutions atteint des sommets et où les démissions de maires se multiplient, les élections municipales de 2026 peuvent être l’occasion de redonner souffle et légitimité à notre démocratie locale.
Depuis 2020, une dynamique s’est affirmée : celle des listes citoyennes et participatives. Leur vitalité s’est confirmée cet été à Poitiers, lors des 7es rencontres nationales des listes et communes participatives, organisées par le réseau Actions communes : 450 personnes venues de toute la France, dont 68 élus et plus de 200 membres de collectifs citoyens et participatifs.
Parmi elles et eux, de nombreuses personnes en passe d’élaborer ou ayant déjà constitué une liste citoyenne et participative en vue des élections municipales de 2026 : Angoulême Collectif, Châteauroux Demain, Le Havre est à vous, Dijon Avenir, Grenoble Alpes Collectif, Angers Coopérative, le Collectif citoyen de Vanves… mais aussi de nombreux collectifs issus de petites et moyennes communes, qui font la singularité et la force de ce mouvement : Vaour (360 hab., Tarn), Doussard (3 700 hab., Haute-Savoie), Séné (9 300 hab., Morbihan), Sucé-sur-Erdre (7 500 hab., Loire-Atlantique), Lèves (5 700 hab., Eure-et-Loire)…
250 listes citoyennes en préparation
A quelques mois du scrutin, la coopérative Fréquence commune et le réseau Actions communes comptent déjà 250 listes citoyennes en préparation. Les expériences et les apprentissages des communes et des collectifs participatifs de 2020 sont à retrouver dans le rapport « Prendre le pouvoir pour le partager », publié par Fréquence commune. Ce travail inédit, fruit d’un an d’enquête et de plus d’une centaine d’entretiens auprès d’élus, d’agents et d’habitants, montre comment plusieurs dizaines de communes, depuis 2020, ont expérimenté une démocratie locale vivante, inclusive et transformatrice : gouvernance partagée, implication directe des habitants, réappropriation des ressources locales (eau, énergie, alimentation), féminisation et « dépatriarcalisation » de la vie politique…
L’enjeu de 2026 est désormais clair : changer d’échelle. Passer de l’expérimentation de quelques communes victorieuses à une dynamique plus large de réappropriation depuis l’intérieur des mairies, mais aussi depuis l’extérieur, et porter l’ambition de créer des villes et villages refuges pour faire face à la montée de l’extrême droite et aux crises sociales et écologiques. Cela suppose de mieux soutenir les élus pour éviter l’isolement, approfondir les pratiques de collégialité et encourager de nouveaux collectifs à se lancer.
Les municipales de 2026 ne doivent pas être seulement un rendez-vous électoral de plus. Elles peuvent marquer un tournant démocratique : celui d’un mouvement municipaliste d’habitants qui reprennent la main sur leur commune pour que toutes et tous puissent décider de leur avenir et récupérer de l’autonomie, en prenant le pouvoir pour mieux le partager.
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