La piste avait été esquissée par Gérald Darmanin, devant les sénateurs de la commission des finances début mars, et rapportée par La Gazette : la taxe foncière pourrait, dans une logique de justice, être en partie fondée sur les revenus des habitants. Mais ce mardi 20 mars, sur les ondes de BFMTV et RMC, le Premier ministre a désavoué son ministre de l’Action et des Comptes publics. « Cette idée-là n’est pas sur la table », a assuré Edouard Philippe, évoquant même un « concours Lépine des idées » sur la réforme de la fiscalité locale engagée par le gouvernement.
« Rien n’est arbitré »
« Le mécanisme dans lequel nous sommes entrés, avec l’introduction d’un point de TVA pour les régions, avec la suppression de la taxe d’habitation, impose un exercice complet de remise à plat, de reconception de la fiscalité locale. C’est très compliqué, [il ne] faut pas se planter ! », a-t-il précisé. Ainsi, le gouvernement entend « prendre le temps de réfléchir ».
Mais « entre commencer à réfléchir, à discuter avec les élus locaux, les experts, les spécialistes des finances publiques, et avoir des solutions, c’est pas tout de suite », a-t-il prévenu. « Je ne doute pas qu’au fur et à mesure de la réflexion, il y aura quelqu’un qui va balancer une idée dans le débat et dire ‘tiens, et si on faisait ça…’ Mais tant que rien n’est arbitré, rien n’est arbitré », a conclu Edouard Philippe.
La demi-part fiscale des veuves rétablie ?
Par ailleurs, le Premier ministre s’est montré ouvert à l’idée de rétablir la demi-part fiscale des personnes veuves, supprimée en deux temps en 2009 et 2013. « Il y a des voix dans la majorité pour dire que c’est une mesure qui relève d’une logique de justice. Je les ai entendues. C’est une mesure qui n’est pas arbitrée, qui n’est pas encore décidée », a-t-il fait savoir. « Tout est possible pour autant qu’on conserve la direction et la cohérence de l’action que je mène », a souligné Edouard Philippe.
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