Trois départements de droite pour Approlys, trois autres socialistes pour Centr’Achats : la guerre pourrait sembler déclarée après le lancement, le 21 février 2014 par le conseil régional du Centre, de Centr’Achats, une centrale d’achats mutualisés.
De leur côté, les départements d’Eure-et-Loir, du Loir-et-Cher et du Loiret avaient lancé en novembre 2013 leur propre structure, Approlys, dont le site a d’ailleurs été mis en ligne la veille de l’annonce régionale.
Approlys, présentée comme la « deuxième centrale d’achat publique de France par sa capacité d’achats » de 305 millions d’euros est le fruit de « l’union des trois », le rapprochement opéré entre les trois départements sous présidence UMP ou UDI. Ce rapprochement avait d’ailleurs été perçu comme une « machine de guerre » contre la région socialiste.
Constitué sous forme de Groupement d’intérêt public, Approlys s’adresse aux communes et EPCI de la région soucieux de « promouvoir l’économie locale et les achats durables ».
L’assemblée générale du GIP devrait intervenir dans les prochains jours tout comme la constitution de l’équipe de direction.
À l’origine, la région voulait rejoindre Approlys. « Quand la région a dit son souhait d’intégrer la centrale comme membre fondateur, donc au conseil d’administration pour faire valoir, par exemple, ses critères environnementaux dans les achats, on nous a dit que cela n’était pas possible », assure François Bonneau le président socialiste de la région. Ne voulant pas d’un « strapontin », il a alors proposé aux collectivités et lycées de se coordonner dans une association pour leurs achats.
« Ne multiplions pas les outils ! » – La région porte donc « Centr’Achats » sous la forme d’une association qui devrait être créée en avril afin de lancer les premiers marchés après l’été.
Cette centrale qui, à terme, pourrait fédérer un millier d’adhérents, s’adresse aux collectivités territoriales mais aussi EPCI, lycées, CFA, structures associées à la région, etc.
Le conseil régional mettra à disposition de l’association gratuitement pendant deux ans son service achats. « Et s’il faut embaucher ensuite, précise François Bonneau, cela sera financé par les seules économies générées ».
Cependant, Centr’Achats ne signera aucun contrat : la centrale portera les consultations avec des contrats subséquents signés directement par les adhérents. Pas question donc « d’acheter pour les autres » et d’empiéter sur la liberté ou l’autonomie de chacun ».
Face à cette dualité de structures, Maurice Leroy, président UDI du Loir-et-Cher a lancé un « appel solennel ». « Notre devoir explique-t-il est de chercher le dialogue et la concorde plutôt que les conflits de pouvoir et d’egos. (…) Ne multiplions pas les outils ! Ne gaspillons pas nos forces et nos bonnes idées.»
« Mais pourquoi un seul outil à la soviétique, répond François Bonneau ; nous allons passer de 2000 acheteurs dans la région à deux structures, c‘est bien ! » La région devrait cependant pouvoir adhérer à Approlys et réciproquement. Plutôt que la guerre, les deux structures devraient donc coopérer dans une paix armée.
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