Pourquoi la concertation est-elle aussi à la mode ?
Notre société d’aujourd’hui écoute davantage les demandes individuelles qui s’expriment aussi plus facilement. Et puis il y a des obligations légales (pour les PLU, les SCOT…) et politiques qui poussent à concerter.
Le président de la République parle par exemple de « concertation nécessaire ». Elle constitue un très bon moyen d’améliorer un projet, c’est un outil efficace.
On l’a vu avec le Grand Paris : la concertation permet d’avoir une réflexion partagée sur la mise en œuvre, le financement, etc.
N’y a-t-il pas un risque de saturation des concitoyens, sollicités de toutes parts, et d’enlisement des projets ?
Pour éviter cela, la concertation doit être bien faite, avec une réelle volonté des élus d’écouter, de comprendre, et de faire évoluer un projet. Il faut prendre le temps d’informer, d’avoir une démarche de qualité : une réunion dans une salle bien organisée en rond où les élus se mélangent aux habitants, avec un modérateur, fonctionne très bien.
Les participants aiment bien aussi avoir un retour sur les suites de la concertation : le projet a-t-il abouti, été amendé, etc.
Quant aux délais, certains font une concertation pour éviter des recours mais il faut être conscient que cela cristallise les oppositions. Il faut donc y être bien préparé.
Qu’est-ce qu’une ville participative ?
Une ville qui se construit en liaison avec ses habitants, dans le temps et sur un certain nombre de projets, où la concertation constitue une vraie démarche. Certaines, comme Paris, ont adopté des chartes de la concertation.
Le visage de la concertation a évolué ces dernières années. Quel avenir se profile ?
Je ne pense pas que nous puissions revenir en arrière. C’est un peu comme pour la démocratie. En revanche, dans de nombreuses collectivités, nous restons loin d’une démarche structurée.
Le risque pour demain est de voir apparaître une concertation institutionnalisée avec un peu toujours les mêmes participants, et de créer du ressentiment envers ces processus s’ils sont mal organisés.
Mais il existe encore beaucoup de marge pour innover sur les outils.
Thèmes abordés