Unanimement, ces élus socialistes ont jugé, tant sur la forme que sur le fond, le rapport « d’un autre temps ». Sur la forme, ils reprochent à Antoine Rufenacht le manque de concertation avec leurs collectivités, pourtant engagées de longue date dans le développement de l’axe Seine, le manque de hiérarchisation des projets qui permettrait des contractualisations, des financements et des réalisations.
Des projets déjà engagés – «Là, le commissaire remplit pêle-mêle un caddie dont on ne sait comment on va le payer à la caisse », résume Alain le Vern, président de la région Haute-Normandie . Avant d’ajouter à propos du fond : «Je n’ai pas trouvé dans ce florilège de projets, un seul qui ne soit déjà en discussion, ou engagé, ou achevé par nos régions. Qui le fret ferroviaire dont nous assurons une grande part du financement des infrastructures. Qui les pôles de compétitivité qui n’existeraient pas sans les régions. Qui le développement du fret fluvial avec des plates-formes multimodales…».
Le projet ancien de LGV – Concernant le projet de ligne à grande vitesse Paris, Rouen, Caen et Le Havre, épine dorsale du projet du commissaire, Jean-Paul Huchon, président de la région Île-de-France, a rappelé « que cette idée pour laquelle les trois régions ont déjà engagé des sommes importantes en études, faisabilité…, a été lancé par le premier ministre Lionel Jospin avec le projet de ligne rapide Normandie Roissy. Qui inclut le projet Eole, consistant à relier directement la gare Saint-Lazare à l’aéroport de Roissy et au réseau TGV, dont je constate qu’il est ignoré dans le rapport ».
De son côté, Laurent Beauvais, le président de la région Basse-Normandie a comparé ce document à un rapport de la Datar réalisé dans les années 60, et a souligné que les collectivités n’ont pas attendu l’Etat : « les partenariats et les synergies autour de l’axe Seine existent déjà avec l’Ile-de-France et la Haute-Normandie, en matière d’enseignement, d’aéroportuaire, de recherche et développement, de pôles de compétitivité… ».
Niveau d’engagement de l’Etat – Enfin Laurent Fabius, président de l’Agglo de Rouen (La Crea), a fustigé le rapport en précisant : « Ce que nous voulons, c’est moins d’effets d’annonces et plus d’annonces d’effets ». En soulignant « qu’une fois de plus le projet Axe Seine est chiffré, par le commissaire à 18 milliards d’euros dont la moitié pour la ligne à grande vitesse, mais que l’on ne connaît toujours pas la part financière qu’engagera l’Etat dans ce programme, et donc ce que devront engager nos collectivités sans lesquelles rien ne pourra se faire».
Dans son rapport, Antoine Rufenacht classe dans les priorités, hors la ligne à grande vitesse, la fusion des trois ports de Paris, Rouen et Le Havre, le contournement Est de Rouen, le développement des ports fluviaux, le fret ferroviaire…
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