Le nouveau cimetière de Strasbourg a été conçu dans le cadre d’une négociation avec les représentants du culte musulman, qui ont fait valoir les besoins spécifiques relatifs à leur rite. Mais la collectivité a également fait passer son message, et notamment le principe de récupération des concessions, à l’issue de la période où la famille la détient. « Dans la religion musulmane ou juive, un enterrement est traditionnellement considéré comme définitif. Cela pose un problème au regard des règlements en vigueur dans nos cimetières, où l’abandon d’une concession est suivie, à terme, de sa récupération puis de son attribution à une autre famille », explique Anne-Pernelle Richardot, adjointe au maire de Strasbourg. « Pour résoudre ce problème, nous avons demandé aux représentants du culte musulman de l’étudier et la réponse de leurs imams et dignitaires est qu’après 40 ans, l’âme du défunt a définitivement quitté l’enveloppe corporelle. Nous avons donc créé le premier ossuaire destiné à recevoir les restes, puisque l’incinération est en revanche proscrite », complète-t-elle.
Guide pour familles et collectivités – C’est grâce à cette procédure de concertation qu’un livret est édité à destination des familles musulmanes, les incitant notamment à conclure des concessions de 30 à 50 ans, ainsi qu’un « guide » que Strasbourg adresse aux autres communes de France. Ce document démontre la possibilité de créer un « carré musulman » partout où le besoin se fait sentir et donne les méthodes pour en assurer la meilleure gestion. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) utilise d’ailleurs la convention passée en 2009 entre la ville et les instances représentatives locales, qui a servi de déclencheur à cette opération. « Nous devions trouver une solution, car les services municipaux alertent l’exécutif depuis 2004 sur la saturation programmée des carrés situés jusque-là dans les cimetières strasbourgeois », souligne l’adjointe. « Créer une mosquée et un cimetière musulman à Strasbourg était une promesse de notre campagne en 2008 », rappelle Roland Ries, Sénateur-maire de Strasbourg.
L’aménagement du cimetière de 1 000 tombes, avec possibilité d’extension, à coûté 800 000 euros à la collectivité.
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