Le 7 avril, lors de la session du conseil municipal de Perpignan qui désignera les représentants au conseil d’agglomération, les conseillers de l’opposition ne prendront pas part au vote. Ils avaient agi de manière identique lors de la session d’installation du conseil municipal le 21 mars.
«Le scrutin municipal n’a aucune légitimité», justifie l’avocate socialiste Jacqueline Amiel-Donat, tête de liste de l’opposition gauche-Modem au sénateur maire UMP Jean-Paul Alduy, dont elle conteste la réélection (obtenue avec 574 voix d’écarts).
L’opposition a déposé le 25 mars un recours devant le tribunal administratif de Montpellier. Elle est aussi partie civile dans la procédure ouverte par le procureur après la mise en examen de Georges Garcia, le président d’un bureau de vote (frère d’un colistier de la liste du maire), surpris le soir du deuxième tour avec des bulletins de vote dans ses chaussettes…
Le rapport du recours en annulation soumis au tribunal administratif est épais de 166 pages. Parmi les arguments : des irrégularités avant le vote avec la diffusion de tracts le samedi, des bulletins nettement inférieurs aux signatures sur quatre bureaux de vote, l’utilisation de moyens municipaux à des fins électorales, 229 signatures différentes au premier et au deuxième tour, 39 croix en lieu et place de signatures, 800 procurations jugées douteuses.
Le juge administratif a trois mois pour rendre sa décision après validation des comptes de campagne. Jacqueline Amiel-Donat s’attend à une audience en septembre. « Maintenant, il faut s’inscrire dans le temps des procédures. S’il y a appel devant le Conseil d’Etat, cela prendra au mieux un an et demi. ».
Pour prendre le relais des manifestations quotidiennes qui ont eu lieu à Perpignan après l’élection et «canaliser la colère», une «association pour le retour de la démocratie à Perpignan», suscitée par l’opposition, est en cours de constitution. D’autre part, Jacqueline Amiel-Donat «envisage sérieusement» de porter plainte au pénal pour «fraude électorale généralisée, contre X».
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