L’Association des maires de France (AMF) et l’Association des petites villes de France (APVF) ont regretté une « nouvelle stigmatisation » des collectivités locales. Après l’Association des régions de France (ARF) et l’Assemblée des départements de France (ADF), elles réagissent aux propos du ministre du Budget, Eric Woerth, qui leur impute la responsabilité d’un « dérapage » du déficit public en 2007.
Dans un communiqué du 29 mars, l’AMF fait savoir qu’elle déplore cette stigmatisation, alors même que la Conférence nationale des exécutifs avait engagé un processus pour rétablir des relations de confiance entre l’Etat et les collectivités territoriales ». L’AMF estime «qu’on ne peut accuser les collectivités locales de mauvaise gestion », rejoignant les protestations émises dès le 28 mars par l’ARF) et l’ADF.
« La dette des collectivités s’élève à 136 milliards d’euros, celle de l’Etat atteignant 1.027 milliards, alors qu’elles réalisent 72% des investissements publics civils », soulignent l’AMF et l’APVF.
L’APVF dénonce aussi cette mise en cause de la gestion des collectivités locales, dans un communiqué du 31 mars. «Ces propos ne sont pas nouveaux, mais prennent un caractère de plus en plus systématique, au moment même où l’Etat s’avère incapable de contenir ses propres déficits et de respecter les engagements pris devant ses partenaires européens», commente l’APVF. «Afin d’établir une fois pour toutes les responsabilités de chacun dans la dérive des comptes publics», l’APVF demande la réunion en urgence de la Conférence nationale des finances publiques.
Le ministre du Budget a annoncé le 28 mars que le déficit public de la France avait atteint 2,7% du PIB en 2007, contre 2,4% annoncés initialement par le gouvernement, liant cette aggravation à un « dérapage des dépenses des collectivités locales » de l’ordre de 0,2 point de PIB.
La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a, elle aussi, accusé les collectivités d’être responsables du creusement du déficit, à hauteur de 4 milliards sur un total de 7,3 milliards supplémentaires, dans une interview au « Parisien-Aujourd’hui » du 31 mars : « Elles n’ont pas fait preuve de la même maîtrise que l’Etat, notamment sur leurs effectifs. »
Pour aller plus loin, écoutez » target= »_blank »>l’interview de Jean Arthuis, président de la commission des finances du Sénat, sénateur (Union centriste-UDF) de la Mayenne, réalisée le 28 mars
Thèmes abordés