Le prix moyen de l’eau en France, en 2022, s’élevait à 4,52 euros TTC par mètre cube, assainissement inclus, selon le rapport 2024 de l’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement. Un prix bas, mais qui grimpe : de 2012 à 2022, il a progressé, en moyenne, de 1,6 %, et entre 2022 et 2023, de 4,6 %.
On ne voit pas comment cette hausse pourrait s’atténuer, face aux enjeux du secteur. Au premier chef, l’augmentation des taux de micropolluants dans l’eau potable, les PFAS, et de nouvelles molécules détectées régulièrement mettent sous pression les services d’eau et d’assainissement et les élus locaux.
A l’image du syndicat intercommunal d’adduction d’eau potable de Châtenoy, Combreux et Sury-aux-Bois (Loiret), assigné au tribunal par une association d’habitants lui reprochant de ne pas avoir informé les usagers de la présence dans les eaux, pendant neuf ans, de chlorure de vinyle monomère, issu de canalisations en PVC.
Protection
Les usines de traitement des eaux vont être confrontées à des murs d’investissement pour traiter ces pollutions multiples. En amont, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a présenté, le 28 mars, la feuille de route pour la protection des captages d’eau, qui vise, notamment, la réduction des pesticides.
Mais prévenir coûte presque aussi cher que guérir. En quinze ans, seuls 1 500 captages ont été protégés sur 33 000, et les 6,5 millions d’euros de la Stratégie écophyto 2030 sont une goutte d’eau dans l’océan des besoins.
Pollueur-payeur
Appliquer le principe pollueur-payeur, ancien mais peu suivi, c’est ce que commencent à réclamer, devant les tribunaux, des collectivités, telles que les métropoles de Lyon et de Grenoble, très touchées par la pollution aux PFAS issue d’usines pétrochimiques. Sans cette reconnaissance, le prix de l’eau potable et la colère sociale ne pourront qu’exploser.
C’est à tous ces dangers que veut répondre la notion de transition écologique, déclinée dans tous les champs des politiques publiques, comme le montre ce numéro spécial. Il n’est pas usurpé de le dire, les collectivités sont à la manœuvre.
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