Comment définir l’autoconsommation collective ?
On pourrait la comparer à un circuit court de l’énergie. Une collectivité installe des panneaux photovoltaïques – ou des microcentrales hydroélectriques ou encore, par exemple, une éolienne – et livre l’électricité produite à des points de soutirage, qui peuvent lui appartenir ou servir d’autres acteurs. Point important : la distance séparant producteur et consommateur ne doit pas excéder 2 kilomètres en zone urbaine, 5 à 10 kilomètres en périurbain et 20 kilomètres à la campagne. La réglementation limite, en outre, à 3 mégawatts la puissance de chaque projet.
Quelles sont les motivations des élus qui veulent devenir producteurs d’électricité ?
La première est de maîtriser les coûts de l’approvisionnement en électricité de la commune, le prix de l’électricité étant totalement décorrélé des fluctuations du marché ou des tarifs régulés. En outre, une installation robuste peut produire de l’électricité pendant trente ans. Il s’agit aussi d’un moyen d’accroître la part d’énergie décarbonée dans la consommation de la collectivité.
- Le pari gagnant de l’autoconsommation collective d’électricité
L’autoconsommation est ouverte aux particuliers comme aux collectivités. Quels sont les modèles d’opération réservés à ces dernières ?
Ils sont de deux types : l’opération patrimoniale et l’opération ouverte. La première désigne une ou des centrales de production, installées par exemple sur les toitures des écoles ou de la mairie, qui n’alimentent que les bâtiments communaux. La commune est alors l’unique partie prenante de l’opération : productrice et consommatrice.
Dans le second cas, la collectivité livre le courant produit sur son territoire à des bâtiments publics et à d’autres acteurs (particuliers, entreprises). Il faut alors constituer une personne morale organisatrice (PMO), qui sera l’interface entre le gestionnaire du réseau de distribution (Enedis ou une entreprise locale de distribution), le ou les producteurs et les consommateurs. Producteurs et consommateurs financent le projet. La forme juridique la plus simple pour cette PMO est l’association.
L’opération semble plutôt réservée aux communes d’une certaine taille ?
Pas forcément. En 2022, le village ariégeois d’Appy (30 hab.) a monté avec Enercoop un projet d’autoconsommation collective qui alimente ses bâtiments publics, les bornes de recharge de véhicules électriques et une quinzaine de ménages volontaires. Cette première régionale a bénéficié d’un important soutien financier de l’Etat, de la région Occitanie et du Syndicat départemental d’énergies de l’Ariège.
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