Entrée par effraction dans le débat public il y a une dizaine d’années, la transition énergétique est, en réalité, un concept forgé au sortir du dernier conflit mondial, par ceux qui constitueront, ensuite, le lobby… pro-nucléaire. A l’époque, rappelle l’historien Jean-Baptiste Fressoz, des scientifiques néomalthusiens imaginent remplacer bois, pétrole, gaz et charbon par l’électricité produite par quelques milliers de réacteurs nucléaires surgénérateurs. Ce rêve atomique ne s’est jamais concrétisé. La transition énergétique ne serait-elle donc qu’un mythe ? Assurément, indique l’auteur de « Sans Transition, une nouvelle histoire de l’énergie » (Ed. du Seuil, 2024).
Jusqu’à présent, aucune source d’énergie n’en a remplacé une autre. Bois, charbon, pétrole et gaz se sont juste entremêlés, concurrencés, soutenus depuis le début du XXe siècle. Remise en selle par les climatologues, cette transition masque plutôt la procrastination des élites. Elle reflète aussi l’extrême complexité à changer le système énergétique mondial. Elle annonce probablement la mise en œuvre de technologies de géo-ingénierie visant à réduire certains effets du réchauffement, annonce l’enseignant à l’Ecole des ...
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