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[Opinion] Politiques culturelles

Cataclysme budgétaire : renversons les priorités culturelles !

Publié le 26/05/2025 • Par Auteur associé • dans : Actualité Culture, France, Opinions

André Fertier, Président de Cemaforre. Paris 20e, le 8 mars 2024.
Mathieu Génon / LA GAZETTE DES COMMUNES
Essayiste et président du Pôle européen d'accessibilité culturelle (Cemaforre), André Fertier propose que la crise des politiques culturelles soit l'occasion d'interroger le modèle d'intervention actuel et ses valeurs. L'auteur milite pour une mise en oeuvre de la citoyenneté culturelle des 2 millions de personnes vulnérables que compte la France.

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L’Histoire nous a enseigné que des cataclysmes de toutes natures font surgir parfois  des ressources et des énergies insoupçonnées. Ainsi, la guerre mondiale de 39645 a suscité en 1948 l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme insufflant dans de nombreux pays une culture humaniste. Le cataclysme culturel qui secoue actuellement le monde, et de manière particulière la France, sera-t-il à l’origine d’une résilience animée du souffle de l’éthique et du droit, à même de conduire à des refondations de modèles, notamment du modèle culturel français ?

Ce cataclysme culturel est composé de plusieurs menaces conjuguées. « Un grand remplacement, celui des idées humanistes et émancipatrices par les idées suprématistes et xénophobes » selon la formule d’Edgar Morin. Par ailleurs, les fake news et les capacités de l’intelligence artificielle à piller les droits d’auteur et à mettre en péril une multitude d’emplois dans divers secteurs artistiques et culturels. J’ajouterai qu’un phénomène plus spécifique à la France – environ 2 millions de personnes âgées en manque d’autonomie, un raz-de-marée – va contraindre le monde de la culture à se questionner sur des choix de politiques culturelles.

Cependant, ce sont des coupes d’une violence inédite pratiquées dans les budgets culture qui ont provoqué en France un élan de révolte fédérant les principaux syndicats et regroupements de ce domaine. Celles-ci fragilisent un vaste vivier d’associations, d’autoentreprises, ainsi que des services publics dans le secteur culturel. Certaines ont même visé des structures de portée nationale et locale œuvrant spécifiquement à la défense du droit à la culture des personnes handicapées, âgées en manque d’autonomie, en précarité. Toutes ces coupes budgétaires, et la désinvolture avec laquelle certaines ont été pratiquées et annoncées, nous renseignent sur de profonds dysfonctionnements à divers niveaux : un manque de conscience des enjeux vitaux attachés au respect du droit à la culture, une ignorance du caractère constitutionnel de ce droit et l’impossibilité de connaître de façon précise les obligations respectives de l’État et des collectivités en matière de culture.

Enjeux vitaux car l’isolement culturel peut conduire des personnes en situation de vulnérabilité à des syndromes de glissement et à des morts prématurées, et, d’autre part, le manque de culture tue en France et dans le monde en attisant la haine entre les individus et les peuples . Ignorance très répandue du caractère contraignant pour l’État et les collectivités du droit à la culture au regard de la Constitution et du droit international ? Oui, en France le droit à la culture est un droit constitutionnel et le principe d’égal accès au service public de la culture, de garantie de sa continuité et de son adaptabilité est un principe constitutionnel. Enfin, impossibilité de connaître de façon précise les obligations respectives de l’État et des collectivités en matière de culture. Même si la loi NOTRe promulguée en 2015 indique bien que les droits culturels sont sous la responsabilité partagée de l’État et des collectivités, elle n’apporte pratiquement aucune précision sur la répartition des compétences et obligations sur la culture entre l’État et les collectivités territoriales et entre les diverses catégories de collectivités elles-mêmes.

En conséquence, des représentants de l’État et de collectivités pensent n’avoir aucune obligation ni morale ni légale dans le champ culturel. Alors pourquoi auraient-ils des états d’âme lorsqu’ils pratiquent des coupes à la tronçonneuse dans les budgets culture  ? Cette problématique doit être prise en considération dans les mobilisations engagées et à venir.

Dans ce contexte de catastrophe économique fragilisant des centaines de milliers d’emplois culturels et artistiques, les responsables des mouvements de révolte seront-ils suffisamment vigilants face au risque de prioriser largement la quête de moyens financiers sur la quête de sens, les visions à court terme sur les visions à long terme ? À l’occasion de ce cataclysme, la France pourra-t-elle regarder sans complaisance son modèle culturel et le remettre en question ? Certes, celui-ci a su protéger et soutenir des industries culturelles comme celles du cinéma, du livre, des jeux vidéo, et par ailleurs des emplois artistiques avec son régime spécifique d’assurance chômage, unique au monde.

Mais force est de constater que ce modèle n’a pas permis de garantir le droit à la culture pour plus de 2 millions de personnes, celles les plus vulnérables, bien que ce droit soit constitutionnel. Il s’agit d’enfants et d’adultes handicapés, de personnes âgées en manque d’autonomie, de malades d’Alzheimer, de personnes en grande précarité dont des sans abris. Et parmi celles-ci des milliers subissent une maltraitance extrême, l’exclusion culturelle absolue (ECA), demeurant entre les grilles de leur lit sans aucune nourriture culturelle, sans aucune activité. Ces déchéances de citoyenneté culturelle sont très lourdes de conséquences sur la santé et en termes de perte d’autonomie et de souffrances. Éblouis par les lumières de Versailles, du Louvre, de Notre-Dame et d’une myriade de magnifiques projets d’action culturelle et artistique, nombreux sont ceux qui restent aveuglés au point de ne pas percevoir ces déchéances de citoyenneté culturelle, les ténèbres d’une exclusion culturelle de masse.

Quel que soit le pays, la grandeur de son modèle culturel ne se mesure pas seulement à la richesse de son patrimoine, à la beauté de ses palais, à la force de ses créations artistiques, mais aussi à sa capacité à rendre effective la citoyenneté culturelle de ses populations les plus fragiles.

Mais depuis quelques mois, une dynamique inédite a vu le jour. Des personnalités et des organismes des secteurs de la culture, de la solidarité, du handicap, du grand âge, s’engagent dans une mobilisation nationale d’envergure pour défendre le droit à la culture des populations les plus vulnérables en proposant une refondation du modèle culturel français, un renversement des priorités : La Marche pour la citoyenneté culturelle Handicap/Grand âge/Précarité.

Ses principaux objectifs sont : susciter des prises de consciences des atteintes à la citoyenneté culturelle et de leurs conséquences ainsi que promouvoir des réflexions au plan national et local, créer des comités territoriaux de la citoyenneté culturelle, observatoires de ces atteintes et forces de propositions.

D’ores et déjà, ces perspectives sont inscrites dans son programme : une table ronde en partenariat avec la commission des affaires sociales du Sénat, et un plaidoyer pour un Pacte culturel républicain. Il proposera notamment une définition des modalités pour l’application du principe constitutionnel de garantie de continuité et d’adaptabilité du service public de la culture notamment pour les personnes vivant en isolement contraint en institution (Ehpad, MAS (1), foyers de vie, etc.) et domicile privé, ainsi que pour les sans abris. Et la Fête nationale de la citoyenneté culturelle se déroulera tout le mois de décembre 2025.

Les acteurs de La Marche considèrent que quels que soient les crises économiques, financières, il est tout à fait impensable de continuer à laisser des populations vulnérables déchues de leur citoyenneté culturelle. Les ressources, quel que soit leur niveau, doivent être équitablement mobilisées. Alors que la guerre est en Europe, que la France et d’autres pays s’engagent pour défendre les valeurs humanistes, comment pourrions-nous persévérer dans un modèle culturel contraire à ces mêmes valeurs ?

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