Fin connaisseur des questions urbaines, le chercheur Hacène Belmessous développe l’idée d’un « urbanisme néolibéral » qui a transformé la ville en un temple de la finance et de la consommation, au détriment du peuple. « Nous sommes désormais dans un espace où la rencontre passe par le consumérisme, explique-t-il. L’urbanisme est destiné à une catégorie de la population qui a un certain type de revenus et dont on attend qu’elle soit dépolitisée. »
Dénonçant des « politiques urbaines impitoyables pour les catégories populaires », et l’abandon du droit à la ville pour tous, l’écrivain, auteur notamment de « Petite histoire politique des banlieues populaires » (éd. Syllepse, 2022), estime que le développement urbain de Paris a eu un impact direct sur celles-ci. « En 60 ans, nous sommes passés d’une capitale ouverte, avec un urbanisme démocratique, à une capitale dominée par la finance. Il y a eu un éloignement des classes populaires, qui ont dû quitter Paris entre les années 70 et 90, puis des classes moyennes à partir des années 2000. La financiarisation de la ville fait que celle-ci est écrasée par les collectifs individualistes. Ce n’est plus une ville faite pour le peuple. C’est ...
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