Comme chaque après-midi, Raoul s’est installé dans sa cahute de bois posée au bout de la route de Yalimapo, où l’asphalte se perd dans le sable blanc de la plage des Hattes. Né dans ce bourg de l’extrémité ouest de la Guyane, il y confectionne des produits artisanaux traditionnels et tente de les vendre aux touristes de passage.
De son banc, Raoul a vu l’océan se rapprocher dangereusement ces quinze dernières années. Entre 2019 et 2020, la plage a, par exemple, perdu environ 8 mètres sur un linéaire de 500 mètres. Le bourg a été frappé par plusieurs épisodes de submersion marine, dont les derniers, en mars de cette année, ont inondé la route principale du village et accentué le recul de la plage de trois à cinq mètres.
Pourtant, c’est avec sérénité que Raoul analyse la situation. « D’après les anciens, c’est un cycle. Ils racontent que l’eau est déjà montée bien plus haut. Mon grand-père, vous n’allez pas le faire partir pour cela », confie-t-il. La commune d’Awala-Yalimapo, composée de deux bourgs et dont la population d’environ 1 500 habitants est en grande majorité amérindienne Kali’na – l’un des six peuples autochtones de Guyane –, est connue pour être l’une des ...
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