Philippe Laurent
Maire de Sceaux, président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale et porte-parole de la Coordination des employeurs territoriaux
Le 11 juillet dernier, les employeurs publics du bloc communal et les organisations syndicales de la fonction publique territoriale ont signé un accord national sur la protection sociale des agents des collectivités locales. A la clé : de nouveaux droits pour tous les agents en matière de prévoyance, un engagement fort des employeurs territoriaux pour le financement, et un calendrier de travail pour le volet santé.
Un an après la signature de l’« accord de méthode », une étape majeure a ainsi été franchie, même s’il reste à obtenir du gouvernement la mise en œuvre réglementaire de l’accord, et à voir les négociations se poursuivre au niveau local.
Cet accord, le premier de cette nature conclu directement et sans intervention du gouvernement entre employeurs territoriaux et organisations syndicales, unanimement salué par les uns et les autres, revêt en effet une importance particulière. il illustre la volonté des employeurs territoriaux et des syndicats de travailler main dans la main pour améliorer les conditions de travail, promouvoir le bien-être des agents et garantir la qualité des services publics, sans avoir besoin de la « tutelle » de l’administration centrale. Il constitue un exemple concret de démocratie sociale adulte, témoigne de la confiance et du respect mutuels établis entre les partenaires sociaux de la fonction publique territoriale, et démontre notre capacité à débattre, discuter, négocier, dans un dialogue constructif et pour la recherche de solutions communes.
Après les mouvements sociaux autour de la réforme des retraites et les tensions observées dans les relations sociales entre l’exécutif national et les syndicats, les maires, élus de terrain, ont su favoriser la négociation et la recherche du compromis gagnant-gagnant.
La Coordination des employeurs territoriaux, mise sur pied il y a cinq ans par les associations nationales d’élus, le CNFPT, la FNCDG et le collège employeurs du CSFPT, a su s’affirmer comme interlocuteur incontournable du gouvernement et partenaire actif et constructif des organisations syndicales. Nous progressons ainsi vers une structuration plus forte du dialogue social dans la fonction publique territoriale. Cet accord rend plus mature la décentralisation et la fonction publique territoriale. Et cela nous donne plus de poids pour défendre et promouvoir nos services publics.
Cet accord montre aussi la progression de la conscience d’employeur chez les exécutifs territoriaux et de leur volonté croissante de dialogue social. Nous irons encore plus loin demain pour que les plus de 40 000 employeurs territoriaux développent une culture commune, car avec eux, ce sont deux millions d’agents publics qui sont concernés et produisent des services publics de proximité qui fonctionnent bien et sont indispensables à la vie quotidienne des habitants et à la consolidation du lien social.
Lorsqu’il y a volonté commune, confiance et respect, ça marche. La « territoriale », grâce à sa capacité d’adaptation et à l’humanisme concret dont elle est empreinte, a conforté le dialogue social comme condition de la qualité du service public.
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