L’interpellation musclé d’un mineur isolé il ya quelques semaines avait provoqué une vive réaction de Jean-Louis Tourenne, président (PS) du conseil général d’Ille-et-Vilaine. Il vient de la prolonger en adressant à l’ensemble de ses homologues un texte dénonçant les conditions de lutte contre l’immigration clandestine, et notamment «la chasse à l’enfant».
Rappelant que les présidents de conseils généraux ont en charge les mineurs, privés, temporairement ou définitivement, de la protection de leur famille, le manifeste dénonce le recours à des examens «humiliants et dégradants», comme les tests osseux, visant à déterminer l’âge des jeunes sans-papiers arrêtés, les estimant «aléatoires», «vains» et «contestés par la communauté scientifique».
Cette démarche, qui a déjà reçu le soutien de Claudy Lebreton, président (PS) du conseil général des Côtes d’Armor et président de l’Association des départements de France (ADF), vise à «contribuer à une véritable prise de conscience par l’opinion de la manière dont est mise en oeuvre la politique de l’immigration en France», écrit Jean-Louis Tourenne, qui condamne aussi «la réduction drastique des crédits alloués aux logements des sans-papiers» et «les poursuites engagées à l’encontre des associations qui les défendent».
«Une politique de l’immigration ne saurait se limiter à une politique du chiffre», conclut le manifeste, en demandant que «les personnes, notamment mineures qui veulent s’établir sur notre territoire, soient traitées avec respect, dignité et humanité».
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