Un recours contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes, va être déposé devant le Conseil d’Etat par la communauté de communes Erdre et Gesvres (12 communes, 52.000 habitants). Il vise à en annuler la déclaration d’utilité publique parue au journal officiel le 10 février 2008.
Cette décision intervient après le rejet implicite par l’Etat du recours gracieux. Avec l’Acipa, un collectif d’associations, Erdre et Gesvres mène la fronde contre un dossier dont «l’utilité publique n’est pas démontrée». Le débat public en 2003 puis l’enquête publique fin 2006 n’ont apporté aucune réponse aux questions de la population locale, estiment les élus : le site de Notre-Dame-des-Landes «n’est pas justifié ni pertinent» ; les impacts sur le territoire communautaire n’ont pas été réellement analysés ; les mesures compensatoires sont jugées insuffisantes ; enfin, la nécessité d’une telle infrastructure pour le grand Ouest n’est pas établie dans une logique d’aménagement durable.
Même si Erdre et Gesvres entend poursuivre sa participation aux organes de pilotage du projet, sa position est un nouveau coin enfoncé dans les majorités de gauche départementale et régionale, largement favorables à Notre-Dame-des-Landes : le recours contre la DUP a été approuvé (38 voix pour, 3 contre, 2 blancs) par une assemblée acquise au parti socialiste. Mais ces élus savent aussi que leur démarche n’aura pas d’effet suspensif alors que le jugement n’est pas attendu avant deux ans. D’où leur crainte du «syndrome pont de l’île de Ré» : à l’époque, la décision de la justice avait été rendue, une fois les travaux de construction terminés.
Pour en savoir plus
Consultez la rubrique de la communauté de communes Erdre et Gesvres consacrée au projet d’aéroport
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